
10 biographies d’artistes à lire cette année
Que seraient les vacances de fin d’année sans ces journées passées au chaud, sous une couverture ou près de la cheminée ? Si vous avez épuisé tous les classiques de la littérature française et les best-sellers de l’année, pourquoi ne pas vous laissez tenter par la découverte d’un autre genre : les biographies d’artistes ? Parce que ces derniers ont bien souvent eu une vie rythmée par de nombreuses péripéties, Artsper vous propose quelques biographies d’artistes dont la vie constitue un véritable roman !

Jean-Michel Basquiat : la fulgurante épopée du précurseur du Street Art

Jean-Michel Basquiat (1960-1988), dont les œuvres sont à retrouver sur Artsper, est incontestablement l’un des artistes ayant le plus marqué la scène artistique du New-York underground des années 1980.
Né à Brooklyn, cet Afro-Américain, au tempérament rebelle, délaisse à l’adolescence les bancs de l’école pour se consacrer à sa passion : l’art. Il se fait rapidement repérer pour ses graffitis singuliers, peuplés de signes tribaux et de personnages aux traits naïfs. Dénonçant la société de consommation et l’exclusion des communautés ethniques, il n’a que 21 ans lorsqu’une galerie lui consacre une première exposition. Une arrivée remarquée qui le projette sur le devant de la scène.
Torturées, ses œuvres profondément violentes sont empreintes d’art brut et comportent de nombreuses évocations de la mort. Cette dernière ne cessera de le tourmenter jusqu’à son décès, causé par une overdose, alors qu’il n’est âgé que de 28 ans. Dernièrement, un roman graphique écrit par Julien Voloj et illustré par Soren Mosdal retrace la carrière, courte mais prolifique, de l’enfant prodige de l’art urbain . Tout en s’appuyant sur des événements réels, sa biographie cherche à révéler les démons noirs de l’artiste, lesquels l’ont certes inspiré, mais précipitèrent sa fin.
Andy Warhol : la biographie de l’icône du Pop Art

Proche de Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol (1928-1987) a d’ailleurs collaboré avec lui sur plus de 200 œuvres. Ils partagent également le même thème de prédilection : la société de consommation. Si Basquiat est l’emblème du Street Art, Andy Warhol lui, dont les créations sont disponibles sur Artsper, est sans conteste celui du Pop Art.
Débutant sa carrière dans la publicité, il devient mondialement célèbre dans les années 1960 grâce à ses sérigraphies de produits de masse, puis des plus grandes stars de l’époque. Dupliquant ses œuvres en une multitude de couleurs criardes, il fait entrer l’art dans la catégorie des biens de consommation. Afin de produire en quantité industrielle, il crée en 1964 sa Factory, atelier géant et centre de la vie artistique new-yorkaise. Très médiatisé, il reste de nos jours l’un des artistes les plus populaires, dont les œuvres sont très recherchées sur le marché de l’art contemporain.
Sa biographie écrite par Victor Bockris, proche de l’artiste, est le fruit d’une enquête minutieuse auprès de son entourage. Elle révèle le parcours de ce leader de la pop culture, de son enfance précaire au sein d’une famille d’émigrés slovaques, à sa percée dans le monde du show-business.
Raphaël : le génie de la Renaissance

Tel Jean-Michel Basquiat, Raphaël (1483-1520) est considéré comme un artiste prodige précoce, dont la mort prématurée ne fit que favoriser la création d’un mythe.
Il acquiert très jeune une notoriété importante dans toute l’Italie du Nord pour son style réaliste, caractérisé par sa grande douceur et son harmonie des formes et des couleurs. Sa consécration est totale en 1508, lorsque le Pape Jules II lui commande la réalisation de fresques monumentales pour décorer ses appartements au Vatican.
2020 étant l’anniversaire de sa mort, deux grandes expositions mettent à l’honneur Raphaël. La première, en France, au Musée de Condé du Domaine de Chantilly et prolongée jusqu’au 30 août, y présente un grand nombre de ses dessins. La seconde, à Rome, aux Scuderie del Quirinale et accessible jusqu’au 31 août, permet quant à elle, d’admirer ses plus grands chef d’œuvres picturaux. À cette occasion, l’historien de l’art Stefano Zuffi, publie une biographie permettant de (re)découvrir la vie du « prince des peintres », selon l’expression de Giorgio Vasari. Une biographie passionnante ayant comme fil conducteur les détails de ses œuvres.
Caravage : le prodigieux criminel

Quoi de plus romanesque que la vie de Caravage (1571-1610) ? Aux œuvres calmes et lumineuses de Raphaël s’opposent celles, brutales et ténébreuses, du maître du clair-obscur. On dit de cet artiste italien de la fin du 16ème siècle, qu’il aurait révolutionné la peinture.
Rompant avec la tradition, il représente dans un réalisme sans concession les personnages sacrés de la Bible, transcendés par de puissants contrastes de lumière. Tout comme Raphaël, il était déjà célèbre de son vivant. L’apparition du caravagisme à sa mort est une preuve même de son influence sur de nombreux artistes du début du 17ème siècle. Mais la comparaison s’arrête aussi vite ! Agressif dans ses toiles comme dans la vie, il est contraint de quitter Rome après avoir tué un homme en duel. Partant pour Malte, il y est finalement emprisonné pour une affaire criminelle. Après s’être échappé de l’île, il meurt quelques jours plus tard aux environs de Rome.
C’est le récit de la vie tumultueuse de ce peintre voyou, de ce « bad boy », que nous livre Yannick Haenel. S’attardant sur l’analyse de ses œuvres, il tente de percer les mystères du plus fameux des artistes assassins. L’apparition en poche fin août de cette biographie est l’opportunité de découvrir ce fascinant génie du ténébrisme !
Artemisia Gentileschi : la revanche de l’élève humiliée

Bien que rattachée à l’école caravagesque, Artemisia Gentileschi (1593-1653) se démarque nettement des autres disciples du maître italien, autant par son talent que son succès. En effet, les femmes peintres étaient peu nombreuses à faire carrière au 17ème siècle, l’accès à l’enseignement de la peinture leur étant interdit… Et pourtant, Artemisia Gentileschi parvint à être reconnue de son temps grâce à la singularité de sa peinture.
La violence de ses scènes, représentant des femmes courageuses, prenant en main leur destin, lui a souvent valu l’étiquette d’artiste féministe avant l’heure ! Car malheureusement, sa peinture est bien souvent interprétée à l’aune de sa vie personnelle. Violée à l’âge de 19 ans par son professeur de dessin, de nombreux historiens de l’art justifient les choix de ses sujets par le traumatisme qu’elle avait vécu. Néanmoins, son talent ne peut être réduit à la simple représentation de sujets féminins forts. Il faut plutôt relever sa maîtrise subtile et puissante du clair-obscur.
En attendant sa rétrospective à la National Gallery de Londres cet automne, la vie passionnante de l’une des premières femmes peintres renommées est à découvrir dans une biographie écrite par Alexandra Lapierre. Celle-ci a d’ailleurs reçu le Prix du meilleur roman historique lors de sa parution en 2012.
Niki de Saint Phalle : le mentor des artistes féministes

Également agressée dans sa jeunesse, Niki de Saint Phalle (1930-2002), dont les dessins sont en vente sur Artsper, a choisi l’art comme exutoire.
Sa rencontre décisive avec l’artiste suisse Jean Tinguely lui permet de rejoindre le groupe des Nouveaux Réalistes au début des années 1960. Elle débute alors sa série de Tirs qui scandalisa le public autant qu’elle apporta à l’artiste la reconnaissance internationale. Ses peintures-performances consistent à tirer à la carabine des poches remplies de peinture. Elles ont été pour l’artiste un moyen de « tirer sur la sociétés et ses injustices », notamment celles subies par les femmes. Elle poursuit son engagement avec la production de ses Nanas dès 1965, figures féminines libérées du monde patriarcal et misogyne. Par l’apparence de créations joyeuses et naïves, Niki ne cessera d’être engagée dans la défense de la cause féminine.
Sa première biographie graphique retranscrit son monde de fantaisies et de couleurs. Nous plongeant dans son univers artistique, l’ouvrage retrace avec une grande sensibilité son parcours.
Frida Kahlo : l’art comme thérapie

L’une des plus grandes artistes ayant marqué l’art du 20ème siècle est, sans nul doute, Frida Kahlo (1907-1954). Très engagée politiquement et défendant les valeurs communistes, Frida Kahlo est surtout connue pour être la plus célèbre des représentantes du surréalisme au Mexique.
Sa peinture est profondément poétique et inspirée du folklore mexicain. Elle a également été le moyen d’exprimer ses souffrances au travers d’univers oniriques. En effet, la vie de Frida a été peuplée d’événements tragiques, qui n’eurent néanmoins pas raison de sa joie de vivre indéfectible. À l’âge de 18 ans, un accident de bus la blesse grièvement à la colonne vertébrale, la contraignant à porter un corset métallique à vie. Trouvant refuge dans l’art, elle noue une relation passionnée avec l’artiste Diego Riveira. Ils essaieront d’avoir ensemble un enfant, en vain, Frida multipliant les fausses couches. Sa reconnaissance par le monde artistique et institutionnel mexicain lui a permis de passer à la postérité.
De façon délicate et touchante, Rauda Jamis, auteure française d’origine latino-américaine, nous raconte cette vie si riche et dramatique.
Tina Modotti : la photographe militante reniée

Décédée au Mexique et engagée politiquement comme Frida Kahlo, Tina Modotti (1896-1942), au contraire de sa compatriote, a longtemps été oubliée par l’histoire de l’art.
Reconnue comme une grande photographe de son vivant, rien ne prédestinait cette jeune fille contrainte de travailler à l’usine dès l’âge de douze ans, à une telle destinée. Après avoir émigré aux États-Unis, elle est repérée pour sa beauté et devient mannequin. S’ensuit une carrière d’actrice à Hollywood. Là-bas, elle y rencontre le photographe Edward Weston. Il fait d’elle sa muse et l’initie à la technique de la photographie. Au cours de leurs voyages au Mexique, elle fait la connaissance d’artistes proches du Parti communiste. Elle décide alors de mettre au service son art pour défendre ses idées politiques et sociales, devenant notamment photoreporteur pour le journal mexicain communiste, El Machete. Abandonnant la photographie, elle se consacre finalement pleinement à la lutte contre le fascisme et fait partie des opposants au régime franquiste. Après avoir fui l’Espagne pour l’Amérique, elle vient en aide aux réfugiés espagnols jusqu’à son décès.
C’est à cette vie tumultueuse que Gérard de Cortanze a consacré son dernier roman, paru en janvier dernier. Il poursuit ainsi sa série de biographies d’artistes femmes du 20ème siècle. Après celles de Frida Kahlo et Violette Morris, c’est par un style toujours aussi romanesque qu’il rend le récit plus exaltant.
Camille Claudel : la folie avant l’oubli

Si de nos jours Camille Claudel (1864-1943) fait partie des artistes femmes françaises les plus célèbres, toute la première moitié du 20ème siècle la passa sous silence. Comme Tina Modotti, elle a été l’objet d’une redécouverte tardive.
Apprentie de Rodin dans les années 1880, avant de devenir sa maîtresse, elle parviendra difficilement à sortir de l’ombre de son mentor malgré un talent incontestable. Ils se séparent après dix années d’une relation tant passionnée que destructrice. Camille Claudel, persuadée que son absence de reconnaissance est causée par Rodin, développera ensuite des troubles paranoïaques. Ils sont la cause de son internement en hôpital psychiatrique en 1913. L’opposition de sa famille à ses demandes de sortie la conduira à finir ses jours dans une totale indifférence, recluse dans un asile jusqu’à sa mort en 1943.
Anne Delbée a mis en roman la biographie de cette artiste maudite, recevant pour son ouvrage le Grand Prix 1983 des lectrices du magazine Elle.
Christo et Jeanne-Claude : biographie d’artistes et duo incontournable

Cet article vous a sûrement sensibilisé aux difficultés pour les femmes artistes d’obtenir la reconnaissance de leurs pairs. Un constat qui a d’ailleurs motivé de nombreux auteurs à s’intéresser à ces destins aussi complexes que passionnants ! Ainsi certaines artistes ont dépassé leurs entraves en travaillant en duo, leur permettant de s’épanouir tant sur le plan personnel qu’artistique. L’un des plus célèbres duos d’artistes n’est autre que Christo et Jeanne-Claude !
Trouvant l’un dans l’autre une source respective d’inspiration, Christo (1935-2020) et Jeanne Claude (1935-2009) ont toujours travaillé à quatre mains. Rattachés au courant du Land art, ils sont célèbres pour leurs créations monumentales et éphémères, notamment leurs « empaquetages ». Le binôme n’a cessé de sillonner le monde pour en révéler sa beauté.
Avec la mort de Christo le 31 mai 2020, la rétrospective sur les contributions du couple à Paris au Centre Pompidou jusqu’au 19 octobre 2020 prend finalement la forme d’un hommage. L’empaquetage de l’Arc de Triomphe, prévu pour septembre 2021 sera leur dernier adieu. L’ouvrage Christo et Jeanne-Claude de Jacob Baal-Teshuva nous propose leur biographie : l’aventure passionnée de deux vies.
Voici donc une liste non exhaustive de quelques biographies d’artistes permettant d’en apprendre davantage sur la vie envoûtante de ces personnalités, souvent en marge de la société. Surprenantes et divertissantes, leurs histoires donnent surtout une voie d’accès à la compréhension de leurs œuvres, nous révélant ce qui peut se cacher derrière les apparences de simples représentations…

À propos d’Artsper
Fondée en 2013, Artsper est une marketplace en ligne d’art contemporain. En partenariat avec 1 800 galeries d’art professionnelles autour du monde, elle rend accessible à tous la découverte et l’acquisition d’œuvres d’art.
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