Comment les œuvres d'art radicales peuvent lutter contre le changement climatique ?

L’art écologique est inspiré par l’urgence climatique et le réchauffement de la planète. Son objectif ? Diffuser un message, souvent très engagé, en faveur de la protection de la planète. Il vit à la fois au niveau de l’artiste individuel qu’au rang d’activisme communautaire de masse. Ce mouvement artistique a rapidement gagné en force au cours des vingt dernières années. Les artistes modernes du changement climatique expriment leurs préoccupations sociopolitiques grâce à divers médias artistiques : peinture, photographie, musique et cinéma. Artsper se penche ici sur une sélection d’œuvres d’art radicales sur le changement climatique. Explorons ensemble des sujets clés, tels que la responsabilité sociale, la préservation de la planète et l’humilité de l’homme face à la nature.

Quel est le rapport entre l’art et le changement climatique ?

Dans un article datant de 2005 intitulé « What the Warming World Needs Now Is Art, Sweet Art », l’écrivain Bill McKibben a soulevé une question très pertinente sur le changement climatique. Il a déclaré que si nous savons tous ce qu’est le changement climatique d’un point de vue factuel et scientifique, nous ne savons pas vraiment ce que cela signifie. « Où sont les livres ? Les pièces de théâtre ? Les foutus opéras ? », a-t-il demandé. Il a ainsi souligné qu’une compréhension intellectuelle des faits scientifiques n’était pas suffisante et qu’il fallait faire plus. McKibben a fait valoir que si nous voulons apporter des changements significatifs, nous devons faire appel à l’autre partie de notre cerveau, celle qui traite de la créativité. Nous devons aborder le problème avec notre imagination. Et les personnes les mieux placées pour nous aider à le faire, sont, selon lui, les artistes.

Comment les artistes ont pris les armes

L’un des objectifs de l’art environnemental est de sensibiliser le public à la crise climatique. Mais ce n’est pas le seul : le suivant est d’engager politiquement le spectateur. L’art permet de diffuser un message universel, qui dépasse notre tendance à privilégier l’expérience personnelle par rapport aux faits. L’art en plein air, par exemple, peut aider ceux qui ont du mal à lier la beauté de la nature à ses enjeux de préservation. Cette forme d’art peut être comparée aux affiches de propagande de guerre. La vaste campagne menée par Extinction Rebellion, dont l’empreinte marque aujourd’hui les rues de nombreuses villes mondiales, est un autre exemple militantisme dans l’art. Avec créativité et audace, l’art donne vie aux chiffres catastrophiques dont nous sommes tous abreuvés tous les jours, mais dont nous ne prenons plus conscience.

Un exemple d’œuvre radicale : « Ice Watch » d’Olafur Eliasson

Il est l’un des artistes militants pour le climat les plus célèbres : Olafur Eliasson a présenté son œuvre la plus symbolique, « Ice Watch » à Paris, en décembre 2015. La sculpture était composée de 80 tonnes de glace provenant d’un fjord près de Nuuk, au Groenland. Elle a été présentée dans le but d’inspirer une action collective contre le changement climatique.

Eliasson a choisi un moment critique pour exposer son œuvre : la réunion des dirigeants mondiaux au Bourget en 2015. L’œuvre a ainsi attiré l’attention sur l’accord sur lequel ces hommes politiques étaient en train de se prononcer. En effet, leur décision allait influencer la stabilité future du climat pour les générations futures. La glace qui a fondu sur la place, était destinée à donner un aperçu de l’avenir de notre planète. Nombreux sont ceux qui ont considéré l’œuvre « Ice Watch » comme un exemple remarquable de la manière dont l’art dans l’espace public peut attirer l’attention sur les grands défis et encourager l’action collective.

Une œuvre engagée et visuelle : « The Tempestry Project »

Le mot « tempestry » est une expression combinant « température » et « tapisserie ». Ce projet collaboratif autour des arts de la fibre a commencé en 2017 à Anacortes aux États-Unis. Le « Tempestry Project » présente des données sur le réchauffement climatique de manière inédite. En effet, il s’agit d’œuvres d’art tricotées ou crochetées ! Le projet s’inscrit dans un mouvement plus large d’art des données. L’objectif est de proposer des représentations accessibles de données scientifiques. Le « Tempestry Project » a été réalisé en tricotant ou en crochetant des rangées dans des couleurs spécifiques. Ces rangées représentent ensuite les températures élevées respectives de chaque jour pendant une année. Plusieurs œuvres sont généralement exposées ensemble pour montrer l’évolution dans le temps. Le projet, qui a débuté aux États-Unis, s’est depuis étendu à tout le pays et au monde entier.

Comment s’annonce le futur ?

Dans le sillage du land art et d’autres formes d’art respectueuses de l’environnement, les artistes engagés contre le changement climatique gagnent en visibilité. Aujourd’hui, des œuvres artistiques passionnantes apparaissent aux quatre coins du monde. Mais que réserve l’avenir à l’art environnemental, et surtout, à la planète ? Pour l’instant, il est trop difficile de le dire. Mais la guerre contre l’urgence climatique se poursuit, chacun pouvant apporter sa pierre à l’édifice.

Depuis que l’homme parcourt les déserts et les montagnes en quête d’inspiration créative, l’artiste cherche à décrire son environnement, en constante évolution. Pensez au voyage de Darwin vers les îles Galápagos, par exemple. Pourtant, la planète a reçu bien des coups depuis lors. Ainsi, le rôle de l’art sur le changement climatique est primordial pour éveiller nos consciences. De cette façon, l’art agit comme un révélateur de notre environnement. Après tout, c’est parfois à travers à la lumière d’une toile que la vérité d’une situation se révèle. Telle est la mission des artistes, soucieux de l’écologie et mentionnés dans cet article, à qui Artsper apporte tout son soutien !