
10 choses à savoir sur… Invader
C’est le carreleur le plus célèbre au monde. Depuis plus de 23 ans, l’artiste français envahit les rues des villes du monde. Franck Slama, plus connu sous le nom de Invader, créé à partir de carreaux des personnages qu’il colle partout et qu’il nomme les Space Invaders. Il fait partie des street artistes français à connaître. Anonyme depuis toujours, personne n’a encore jamais réussi à détecter son visage. En effet, comme son collègue Banksy, il décide de préserver sa vie privée et de cacher son visage avec des masques. Artsper vous présente ce célèbre street artiste en 10 points !
1. Son nom d’artiste est inspiré d’un célèbre jeu vidéo
Durant son enfance, Franck jouait à « Space invaders ». Ce jeu vidéo, édité par la société japonaise Taito, a fait fureur au début des années 80. Passionné par le monde de la technologie et des pixels, il décide de s’approprier le personnage du jeu et d’en faire une icône de l’art. Souhaitant rester anonyme, il prendra très tôt le pseudo d’Invader. Tomohiro Nishikado, le créateur japonais du jeu original n’a jamais causé de souci à Invader, qui s’est éloigné peu à peu du personnage du jeu pour élargir ses créations en s’inspirant de personnages de la pop culture.

2. Il a fait ses débuts auprès de Zevs
Dans plusieurs de ses interviews, Invader cite le nom de Zevs. C’est auprès de lui qu’il commence à taguer dans les rues parisiennes à la fin des années 90 et à s’intéresser réellement à l’art urbain. Ensemble, ils forment le groupe des @nonymous et produisent un film en DVD qui reprend leurs actions. Zevs est un street artiste contemporain français connu pour ses dessins et ses nombreux détournements de logos. Il a été d’une grande aide pour Invader puisqu’il lui a notamment présenté des artistes phares comme André ou JonOne, déjà connus du grand public.

3. Il a déjà créé plus de 4 000 œuvres dans 79 villes différentes
Paris, Londres, Hong Kong, Malaga, Los Angeles et la liste est encore longue… L’artiste Invader remplit sa mission à la perfection puisqu’il réussit à envahir le monde de mosaïques. En 2021, il a collé près de 4 000 œuvres à travers le monde et n’est pas près de s’arrêter. Présent dans 79 villes dans le monde, il est également disponible dans de très nombreuses galeries d’art et sur Artsper ! Sur son site, on peut retrouver la «world invasion», une carte recensant les lieux où se trouve chacune de ses œuvres. À l’origine, ses cartes étaient faites sur papier et elles sont aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs. Le prix d’une carte peut aller de 100 à 1 000 € ! Dans la ville de Marseille, l’artiste a été particulièrement prolifique en déposant 80 nouveaux Invaders en 2020.

4. Certaines de ses œuvres sont très bien cachées
C’est en 1996 que tout a commencé. Il colle alors son premier Space Invaders à Paris, près de la place de la Bastille : un petit personnage bleu aux yeux rouges. Malheureusement pour vous, il est impossible aujourd’hui de le retrouver. L’œuvre est toujours présente mais invisible. Effectivement, elle a été recouverte d’un enduit. Pour l’artiste Invader, il s’agit de son fossile, sa première création, son bijoux caché.
Toujours à Paris, Invader installe une de ses œuvres au sommet de la Tour Eiffel en 2019. Il place un petit nuage, en plus de son habituelle figure. Une œuvre difficile à voir depuis le sol, celle-ci ne sera visible que pour les visiteurs de la Tour Eiffel.

La troisième œuvre que vous ne verrez sûrement jamais est une petite mosaïque d’environ 15 cm qui se trouvait à 400 km d’altitude, à la station spatiale ISS. Le Space Invaders a été implantée en 2015 et se nomme Space 2.

Après le ciel, la mer. C’est en 2021, au fond de la baie de Cancun que l’artiste colle au fond de l’eau trois de ses personnages. Avis aux amateurs de plongée !

5. Il a battu son propre record aux enchères
C’est l’un des 10 faits marquants du marché de l’art en 2020. L’œuvre Rubik Mona Lisa de Invader, composée avec 330 Rubik’s Cubes, a été achetée à Paris au prix de 480 200 euros lors d’une vente dédiée à l’art urbain. Durant cette vente, en plus d’avoir multiplié par quatre son prix estimé, Invader bat son propre record qui était de 222 817 euros pour son œuvre Hong Kong Fou Fou, le roi du Kung Fu vendue en 2015.
La Joconde, fabriquée à partir de Rubik’s Cubes, reste fidèle au style de son créateur puisqu’on perçoit le style “pixelisé” souhaité au moment de son élaboration. Invader a ensuite élaboré deux séries d’œuvres. Rubik Bad Men et Masterpiece. Rubik Mona Lisa était la première œuvre proposée pour leur lancement .

6. Invader a été victime de vols
Ce n’est pas le premier artiste à connaître le pillage de ses œuvres. Le vol le plus connu est celui de deux hommes en gilet jaune qui se sont fait passer pour des employés de la ville. En pleine journée, ils ont réussi à enlever les carreaux du mur et à les emporter avec eux sous les yeux des spectateurs. Retrouvés quelques jours plus tard, ils ont été placés en garde à vue. Invader dit « un grand nombre de mes pièces sont arrachées, défigurées voire détruites par une poignée d’individus qui cherchent à en faire commerce »
Un vol qui peut être très profitable… En effet, une œuvre d’Invader se vend à partir de 10 000 euros. Des voleurs peu scrupuleux qui font dire à Invader : « J’ai du mal à croire qu’il y ait des acheteurs pour acquérir ces morceaux de carreaux inidentifiables alors qu’ils pourraient, pour le même résultat, aller chez Leroy Merlin… »

7. Il utilise une recette secrète de colle
Depuis les vols qu’il a subi, Invader a décidé de réaliser ses œuvres avec des matériaux plus fragiles. Ainsi, lors des tentatives de vols, le carreau se cassera instantanément. Il utilise des colles extrêmement fortes. Avant de trouver sa colle parfaite, il a eu besoin de réaliser de nombreux essais. Parfois, il utilise même du ciment avec lequel il fixe des carreaux de piscines, des mosaïques de carrelage ou de tesselles. L’artiste reste très secret sur la composition de ses produits.

8. Les Space Invaders sont présents dans les rues, les galeries et même sur nos portables
À ses débuts, il lance son site web : Space Invaders, avec une boutique afin de financer l’achat de colle, carrelage et ciment pour ses créations. En 2014, il développe son application mobile Flash Invaders. L’application est une réussite puisqu’elle compte aujourd’hui plus de 140 000 utilisateurs. Le but du jeu est simple : flasher le plus d’invaders possibles dans les rues pour gagner un maximum de points. Un Invader peut rapporter entre 10 et 100 points. La ville de Paris, qui compte environ 1 326 invaders, rapporte à elle seule un total de 34 160 points.
L’application est ludique et très facile d’utilisation, il suffit de photographier chaque Space Invaders que l’on croise. Chaque composition est réalisée à la manière d’un QR code qui est reconnu par l’application. Ce jeu addictif, utilisé par les plus jeunes comme par les personnes âgées, permet de créer un lien entre l’artiste et son public.

9. Il archive ses œuvres depuis le début…
Afin de gérer ses créations, il conserve tout dans une base de données. Il y inscrit la date, le lieu et deux photographies avec des prises de vues différentes, sans oublier de les numéroter. Pour chaque Invader, l’artiste a pensé à tout. Dans la ville de Montpellier, les 44 invaders collés forment sur la map un Invader géant. C’est l’unique fois où Invader a décidé de les coller de cette manière. Il explique qu’il fait un repérage pendant les 15 jours qui précédent son collage. L’endroit du collage est réfléchi et étudié, rien n’est laissé au hasard. Une fois satisfait de son travail, il le fait savoir via un post sur ses réseaux. Invader est par ailleurs l’auteur de livres ou il regroupe les informations de chacune de ses œuvres

10. Il a créé une œuvre en détention
Ce n’est pas une nuit en détention qui va l’arrêter… ni 22 nuits.
Pour la petite histoire, en 2012, au moment d’une de ses nombreuses gardes à vue, il décide de coller sa 284ème œuvre. Invader colle sa création dans le bureau de l’agent qui devait s’occuper de prendre sa déposition. Elle représente le personnage de couleur rouge avec des yeux blancs.
Vous en savez maintenant un peu plus sur Invader. Ce street artiste est un artiste incontournable au XXIème siècle. Même si ces personnages sont connus de tous, l’homme, lui, reste anonyme. Ce paradoxe à fait de lui une figure phare de l’art urbain au fil du temps. Une dernière anecdote pour la fin ? Sa dernière mosaïque se trouve dans le métro new-yorkais sur les rails de REVS.

À propos d’Artsper
Fondée en 2013, Artsper est une marketplace en ligne d’art contemporain. En partenariat avec 1 800 galeries d’art professionnelles autour du monde, elle rend accessible à tous la découverte et l’acquisition d’œuvres d’art.
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