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Artstyle 21 Sep 2023

Comment les artistes célèbres s’adaptent à l’art digital

Comment les artistes célèbres s’adaptent à l’art digital
Damien Hirst, art digital ou crypto art ?
Damien Hirst montrantThe Currency, 2021

L’art digital recouvre des technologies très variées : modélisations 3D, télécommunications, réalité virtuelle, intelligence artificielle, NFT, réalité augmentée…  Et ces nouvelles technologies offrent autant d’outils supplémentaires pour les artistes ! Si certains d’entre eux se sont spécialisés dès le début dans l’art digital, les plus célèbres noms ne sont pas en reste. Avec Artsper, découvrez comment cinq artistes très connus se sont adaptés à l’art digital.

David Hockney, l’art digital impressionniste

Récemment, David Hockney a bénéficié d’une grande exposition au musée de l’Orangerie à Paris. Il s’agissait d’une seule grande frise peinte, qui illustrait son année passée en Normandie. Mais cette œuvre n’a pas été réalisée à l’aide d’un pinceau et de la peinture… L’artiste a réalisé toute son œuvre sur iPad !

À la manière des peintres impressionnistes, il a voulu immortaliser le changement des saisons, les effets de lumière, de texture et de couleur qu’il voyait. David Hockney a toujours mélangé la peinture traditionnelle avec des techniques novatrices. Et c’est d’ailleurs l’une des marques de fabrique de l’artiste. Cette fois, c’est avec le doigt et un logiciel spécialement conçu pour lui qu’il a réalisé cette peinture digitale de 90 mètres de long !

David Hockney, l’art digital impressionniste
David Hockney, A Year in Normandy, 2020

Marina Abramović, l’art en réalité virtuelle

Marina Abramović est une artiste adepte de la performance, qui a également réalisé de nombreuses photos, vidéos et installations. Depuis toujours, sa pratique artistique est polymorphe et évolutive. Abramović interroge constamment son statut d’artiste, sa présence, sa relation avec le public et son rapport à l’autre.

En 2019 elle est allée plus loin avec une performance en réalité virtuelle. Le public était invité à porter un casque VR et à pénétrer dans une salle vide. Là, se tenait une modélisation 3D de l’artiste, qui réalisait la performance. C’est une manière habile d’intervenir et de faire réfléchir sur la place de l’artiste, sans avoir même besoin d’être sur place !

Marina Abramovic art réalité virtuelle
Marina Abramović, The Life, 2019

Jeff Koons, l’art en réalité augmentée

Jeff Koons n’en est pas à son coup d’essai avec les nouvelles technologies et il fait régulièrement appel à des ingénieurs et des modélisateurs 3D. Ainsi, il conçoit ses œuvres sur ordinateur avant de les envoyer en production. En 2017, Jeff Koons franchit un nouveau pas en collaborant avec Snapchat. L’objectif ? Proposer des œuvres en réalité augmentée dans des lieux publics. Le principe était simple : l’utilisateur découvrait l’œuvre en utilisant l’appareil photo de Snapchat.

Il a récidivé à plusieurs reprises en proposant des versions NFT des modélisations 3D de ses œuvres, ou en créant des œuvres spécialement conçues pour le métaverse.

Jeff Koons, le pro du digital art marketing
Jeff Koons, Balloon dog in augmented reality, 2017

Damien Hirst, art digital ou crypto art ?

Damien Hirst est un habitué de la provocation. C’est d’ailleurs ce qui l’a fait connaître, en tant que membre des YBA (Young British Artist). Ce groupe d’artistes fondé à la fin des années 80 se caractérisait par un certain cynisme trash. Depuis 1986, Damien Hirst réalise des Spots paintings. Il y en a aujourd’hui plus de 1000. Ce sont des peintures représentant des ronds de couleur, juxtaposés, sans que l’artiste n’intervienne jamais.

Damien Hirst Spot Painting for sale, 1995 – Janus Arts
Damien Hirst, Spot Painting, 1995

En 2021, il a annoncé un drop (lancement) de 10.000 NFT appelés The Currency et consistant en une déclinaison digitale de ses spots paintings. C’est une manière totalement assumée d’utiliser l’art digital non pas pour créer, mais pour interroger sur la définition de la valeur artistique.

Ai Weiwei, l’art hyperconnecté

Depuis longtemps, Ai Weiwei s’est bâti l’image d’un artiste multimédia. Il utilise aussi bien la photographie que la sculpture en marbre, l’installation ou les réseaux sociaux. À travers tous ces médiums, il dénonce les injustices et les totalitarismes. En utilisant son expérience personnelle de dissident chinois, il interroge la notion de pouvoir.

L’artiste compare son rôle à celui d’un activiste. Ce qui ne serait pas aussi efficace aujourd’hui sans un relais médiatique et digital de ses messages. Aussi, ses prises de paroles sur les réseaux sociaux et son rapport aux selfies doivent être lues comme l’extension de son travail. Ai Weiwei a complètement adapté sa pratique à l’art digital, la faisant évoluer au gré de l’apparition de nouvelles technologies.

Ai Weiwei, l’artiste hyperconnecté
Photographie de Ai Wei Wei, 2015

En fin de compte, l’art digital est une notion très vaste. Les exemples précédents montrent la variété de ses manifestations, sans qu’il ne soit possible de l’enfermer dans un courant artistique spécifique. Sans doute est-il plus pertinent de considérer les nouvelles technologies comme un nouvel outil à la disposition des artistes, au même titre que les pinceaux, les pigments ou la toile. Et vous, qu’en pensez vous ?