
Analyse d’un grand chef d’oeuvre de l’art contemporain : EROICA, J.M Basquiat
Aujourd’hui, Artsper analyse avec vous un grand morceau de bravoure de l’art contemporain, Eroica, une série de Jean-Michel Basquiat.

Après la mort de son ami Warhol, Basquiat, à l’apogée de sa carrière, devient hanté par sa propre disparition. Comme un mauvais pressentiment.
Eroica, répété sur la toile, barré, rayé, comme sur les murs d’une prison. Eroica en référence à cette symphonie de Beethoven si célèbre, qu’il écrit alors qu’il est sur le point de devenir sourd, et contemplant la mort comme une délivrance.
Des taches blanches qui répondent à des taches noires qui font comme des impacts de balles. Des traces rouges comme si des mains ensanglantées s’étaient appuyées là. Et puis cette litanie de mots inquiétants, dont Man Dies, scandé plusieurs fois, comme avertissement. Chez l’artiste, la distinction entre peinture, écriture et dessin disparaît. Des morceaux de puzzles, des symboles qui ne vont pas ensemble, des pièces éclatées.
Eroica signifie en italien héroïque. On en est loin. Démultiplier l’héroïsme comme le fait Basquiat, c’est lui enlever toute signification, et ramener l’homme à sa condition d’homme mourant. Man Dies.
Le héro ne meurt pas. L’homme oui. Warhol est mort l’année dernière, les héros ne sont plus immortels, Basquiat raye avec rage l’espoir de la condition humaine.
Un X pour l’héroïsme.

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