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10 choses à savoir sur... Anselm Kiefer
La minute arty 06 Nov 2013

10 choses à savoir sur... Anselm Kiefer

Artsper vous guide à travers l’œuvre des grands génies de l’art contemporain. Ce doux automne sera l’occasion de revisiter une personnalité ambiguë, l’artiste allemand Anselm Kiefer, qui prend l’histoire en main pour la transformer en matière, revisitant  » l’esprit de la matière « . Un génie qui force la mémoire de ses contemporains, qui souhaitent souvent oublier un passé douloureux et abject.

Détail, Symboles Héroïques, 1969, ©Anselm Kiefer

Anselm Kiefer est né à Donaueschingen, en Allemagne, en mars 1945. Il réside actuellement en France. En 1969, il se fait photographier effectuant le salut nazi en France, en Suisse, en Italie,  pour dénoncer le silence qui plane sur le sujet au sortir de la guerre. Il représente, aux côtés de Georg Baselitz l’Allemagne à la Biennale de Venise de 1980. L’œuvre de Kiefer est vibrante, les teintes sont sourdes, la matière présente (paille, bois, végétaux…), les formats démesurés, forçant le spectateur à se plonger tout entier dans la peinture ou la sculpture.

Anselm Kiefer, Arbre à palette, 1978,© FONDATION BEYELER

Il étudie auprès de Joseph Beuys, entre 1970 et 1972, aux Beaux-Arts de Düsseldorf, de manière plutôt informelle. En 1983, pour sa grande exposition au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, il fait son entrée à la conférence de presse vêtu de l’uniforme allemand.




Ce scandale n’améliore pas sa réputation déjà ternie. Tout sa vie, l’artiste cultivera cette ambiguïté par rapport au nazisme. Pour l’historien Daniel Arasse, ces gestes ont une valeur d’expiation, de catharsis. Ses détracteurs, qui voient en lui une figure néo-nazie, sont nombreux.

Au peintre inconnu, 1983, ©Anselm Kiefer

Kiefer inaugure le cycle Monumenta au Grand Palais en 2007. Il propose un village angoissant et peuplé de  tours colossales en sable, feuilles de plomb, plantes vivantes (en réaction au chaos ambiant et la folie humaine), et verre pillé. Il convoque ici l’horreur de l’holocauste, toujours, les mythes allemands, et son ami poète Paul Celan, associé au symbole de la fougère, synonyme d’invincibilité dans la mythologie germanique. Le gigantisme traumatisant de l’exposition rassemble dans la nef du Grand Palais toutes les obsessions de l’artiste.

©Les Echos

Il y a trois Kiefer au Louvre! En 2007, le musée lui offre la possibilité d’investir l’espace de manière pérenne. Il choisit de se poster à la croisée des ailes grecques, égyptiennes et orientales, et réalise Athanor, une fresque de 11m de haut, Danaé et Hortus Conclusus, deux sculptures en plomb. Trois œuvres autour du thème de la résurrection et l’enfermement.  Comme toujours, les choix iconographiques de Kiefer oscillent entre le tragique et le mythologique.

Anselm Kiefer, A l’Etre Supreme, 1983, ©Centre Pompidou

Le plasticien travaille dans le sud de la France depuis 1993, dans son atelier, La Ribaute. Il y entrepose ses œuvres monumentales.

Un peu de marché: Kiefer refuse de présenter ses œuvres dans les foires. Il est représenté à Paris par les galeries internationalement reconnues Yvon Lambert, Thaddaeus Ropac et Gagosian. En 2011, la maison de Vente Christie’s vend Au Peintre inconnu, (1983) pour plus 3,6 millions de dollars à un particulier américain.