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Les 4 restaurations d'art les plus ratées
Inspirez-vous 19 Avr 2022

Les 4 restaurations d'art les plus ratées

Entre initiatives citoyennes complètement loupées et positionnement artistique osé, la restauration d’art ratée ne laisse personne indifférent ! À l’origine d’éclats de rire incontrôlables, elle désole aussi un grand nombre d’amateur.ice.s d’art. Vierge à l’enfant dénaturée, statue bouddhique colorisée, fort « brutalisé »… Voici les 4 restaurations d’art les plus ratées de ces dernières décennies !

La restauration d’art ratée la plus connue : L’Ecce Homo à Borja

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L’Ecce Homo de l’église du Santuario de Misericordia à Borja © Centro de Estudios Borjanos,DR

Les restaurations d’œuvres d’art ratées semblent vouloir s’en prendre à la figure de Jésus-Christ. En atteste cette restauration de fresque de l’église du Santuario de Misericordia à Borja, près de Saragosse. Réalisée par Elías García Martínez à la fin du 19ème siècle, cette peinture nécessite une restauration dans les années 2010. C’est en 2012 que Cecilia Giménez, une peintre amatrice de 80 ans, décide de s’en occuper. Mais malgré toute sa bonne volonté, le visage de Jésus finit par ressembler à celui d’un petit ours circonspect. Et si l’Ecce Homo a ainsi perdu de sa valeur iconographique traditionnelle, les nombreux débats sur cette restauration l’ont rendue célèbre. Une plus-value dont la ville ne se plaint pas, puisque la cathédrale attire désormais des touristes du monde entier !

Le Bouddha d’Anyue, une restauration haute en couleur !

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Le Bouddha de Sichuan (Chine) restauré par des locaux

Héritage de la dynastie Song, cette statue bouddhique a été construite entre 960 et 1279, dans la province de Sichuan. C’est en 1995 que plusieurs locaux décident de restaurer la sculpture sacrée. Mais ils sont peu initiés aux techniques de conservation et de restauration, et la statue n’en est pas ressortie indemne. Le rouge, le bleu et le jaune vifs donnent au bouddha une tout autre allure… plus proche du Lego que du culte bouddhiste. Une modernisation haute en couleurs, qui ne fait pas rire tout le monde.

La restauration d’art la plus ratée : La Vierge à l’enfant d’Ontario

La Vierge à l’enfant d’Ontario,
La Vierge à l’enfant d’Ontario, église de Sainte-Anne-des-Pins, © AP-FOTOLINK, © Marina v Stackelberg

Le palmarès du plus gros échec de restauration d’art revient certainement à cette sculpture de la Vierge à l’enfant. L’histoire débute à l’église de Sainte-Anne-des-Pins dans la ville d’Ontario, au Canada. Suite à un acte de vandalisme, la tête de Jésus a été dérobée de la statue. Pas vraiment décidé à payer un.e restaurateur.ice professionnel.le, le prêtre accepte les services d’une artiste locale nommée Heather Wise. En résulte cette nouvelle version, mi-Jésus… mi-Lisa Simpson ! Mais n’ayez crainte : depuis, la sculpture n’a plus rien de monstrueux, puisqu’elle a été correctement restaurée.

La restauration en béton du fort de Matrera

Le fort de Matrera, à Cadix
Le fort de Matrera, à Cadix, rénové en 2013

Datant du 9ème siècle, la forteresse de Matrera se situe à Cadix, en Espagne. En 2013, de violentes inondations causent l’effondrement de la splendide tour. Les travaux de restauration sont confiés à l’architecte Carlos Quevedo Rojas, qui décide effectivement de fortifier le bâtiment. Le problème ? Il utilise comme matériau principal le béton. Par son approche brutaliste, le restaurateur souhaitait mettre en lumière les parties d’origine et les distinguer franchement des parties rénovées. Mais cette démarche est loin d’avoir fait l’unanimité. D’un côté, la société d’architectes Architizer lui décerne un prix. D’un autre côté, la population locale s’insurge d’un tel massacre. Si chacun.e à son avis personnel, une chose est sûre : Quevedo Rojas est sorti de son rôle. Alors qu’il devait exécuter un travail de restaurateur, il s’est positionné comme un artiste et architecte. Restauration d’art ratée ou édifice réinventé ? Libre à vous d’en juger…

La restauration d’art ratée, une sorte de clown triste ?

Si la restauration d’art ratée est si fascinante, c’est parce qu’elle combine étrangement prodigieux talent et échec cuisant. Par naïveté, incompétence ou délire d’artiste à l’égo un peu trop gros, la restauration ratée offre un étrange spectacle. Des initiatives dont l’histoire de l’art se serait bien passée, mais qui nous décroche toujours un sourire !