10 choses à savoir sur Cindy Sherman
La photographe américaine a marqué le monde artistique avec ses autoportraits critiques et originaux. Découvrez les 10 choses à savoir sur Cindy Sherman.
« Il existe dans le coeur humain un désir de tout détruire. Détruire c’est affirmer qu’on existe envers et contre tout. » Vous avez sûrement déjà vu ses sculptures de femmes colorées, mais que connaissez-vous de l’artiste ? Aujourd’hui, Artsper vous propose de (re)découvrir l’iconique Niki de Saint Phalle. Apprenez à mieux connaître cette artiste impressionnante en dix faits incontournables !
Niki de Saint Phalle, née en 1930, s’appelait en fait Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle. Sa mère, Jeanne-Jacqueline Harper, était américaine, et son père, André Marie Fal de Saint Phalle, était français.
L’artiste a longuement caché un lourd traumatisme en elle. Violée par son père à l’âge de onze ans, elle était une enfant instable et turbulente. Elle grandira malgré cette affreuse blessure en une femme admirable, rebelle et indépendante. Si sa vie entière a été entachée par cette relation paternelle incestueuse, Niki ne la révèlera qu’en 1994, à l’âge de 64 ans, dans son livre, Mon secret, écrit pour sa fille.
En 1948, à 17 ans, Niki est repérée pour devenir mannequin. « Un jour, je suis allée à un bal. Là, j’ai rencontré un homme qui possédait une agence de mannequins. Il m’a demandé si ça me plairait de devenir mannequin. J’ai dit oui », ressasse-t-elle. Encouragée par le peintre Hugh Weis, elle posera pour de célèbres magazines de mode tels que Vogue, Life ou Elle jusqu’à ses 25 ans. Elle abandonnera ensuite cette carrière pour se consacrer à l’art.
Après avoir voyagé entre les États-Unis et la France, à l’âge de 22 ans, Niki de Saint Phalle est victime d’une grave dépression nerveuse. Elle est soignée en hôpital psychiatrique à Nice. Les électrochocs qu’elle y reçoit altèrent sa mémoire… C’est la création artistique qui l’aide à s’en sortir. Encouragée par ses psychiatres, elle se consacre totalement à l’art. Elle dira, « J’ai commencé à peindre chez les fous… J’y ai découvert l’univers sombre de la folie et sa guérison, j’y ai appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l’espoir et la joie. » C’est là que commence sa carrière d’artiste. En peignant et sculptant, elle explore les méandres de son âme et finit par se trouver.
Les Tirs sont des performances durant lesquelles l’artiste tirait à la carabine sur des poches de peinture, éclaboussant de couleurs des tableaux. Ils la rendent célèbre au niveau international dès sa première exposition, qui a lieu en 1961. Pour l’artiste, très tourmentée par son passé, les Tirs sont certainement un moyen d’extérioriser des démons intérieurs : en tirant sur ses toiles, elle tire sur son père, sur la société, et tente de se libérer de ses malheurs.
Elle était activement engagée contre la ségrégation raciale, les injustices, le sida, et surtout pour le droit des femmes. Ainsi, après ses performances, elle se retirait dans « un monde plus intérieur, plus féminin ». Elle fait de son art une ode à la féminité, à la fois sensuelle et conquérante, tout en dénonçant les conventions et les clichés conservateurs à l’encontre de la femme.
En 1965, elle réalise ses premières Nanas, des sculptures monumentales toutes en formes. À l’origine, elles étaient inspirées par un croquis représentant une des amies proches de l’artiste, Clarice Rivers, qui était enceinte !
Artiste polyvalente, Niki était plasticienne, peintre et sculptrice – mais aussi réalisatrice. Elle a réalisé Daddy, une dénonciation virulente de la famille, composée de matériaux autobiographiques. Dans ce film, elle s’attaque à la figure du père. S’il s’agit peut-être d’une tentative cathartique liée au traumatisme de son enfance, c’est aussi une affirmation féministe, construite en collaboration avec Peter Whitehead, cinéaste influent de la libération sexuelle.
Inspirée par le Parc Güell de Gaudi à Barcelone, l’artiste a réalisé Le Jardin des Tarots. Situé à Capalbio, en Toscane, ce dernier réunit des sculptures monumentales inspirées par les figures du jeu. Les « cartes » de tarot sont traduites en de très colorées et imposantes sculptures. Recouvertes de céramiques polychromes, de mosaïques de miroir ou encore de verres précieux, certaines atteignent quinze mètres et sont même habitables ! L’une d’elle fut d’ailleurs le logement de l’artiste pendant les travaux.
Pendant des années, l’artiste a travaillé avec divers matériaux au mépris des règles de sécurité et a inhalé des vapeurs toxiques. Elle a souffert d’inflammations et d’un dangereux gonflement de ses poumons, rongés par les poussières de polyester qu’elle découpait pour ses sculptures. Ainsi, c’est son art qui a eu raison d’elle : elle est décédée en 2002, à l’âge de 71 ans, des suites de son insuffisance respiratoire.
Niki de Saint Phalle est l’une de ces artistes qui a eu de nombreuses vies. Mannequin, activiste, artiste : beaucoup de facettes d’une femme dont l’œuvre a marqué des générations. Si on peut la caractériser de mille manières, une chose est certaine : elle n’a pas fini d’inspirer par son courage et son talent. Vous avez envie de poursuivre votre lecture sur les artistes femmes ? Découvrez notre article sur celles qui ont été oubliées par l’histoire de l’art !
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