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Jean-Pierre Cassigneul, le mal-aimé de la France
La minute arty 02 Août 2014

Jean-Pierre Cassigneul, le mal-aimé de la France

Sa côte est au plus haut, mais il est inflexible. Son travail se conjugue depuis plus de cinquante ans selon la même grammaire. A contre-courant sans chercher à l’être, il peut se moquer de la bouderie des musées français, car à l’étranger tout lui réussi depuis longtemps. Jean-Pierre Cassigneul est un classique contemporain, qui célèbre la France sans qu’elle ne le lui rende bien.

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Focus sur l’œuvre d’un grand peintre français.

Sa toile « Dans la roseraie » s’est vendue 893 000 dollars en novembre dernier chez Sotheby’s, multipliant par sept son estimation basse : le peintre se voit couronné d’un nouveau record, qui le place parmi les cinq artistes français les mieux vendus au monde. Il est représenté par la galerie Taménaga et exposé à Paris, mais surtout au Japon et aux Etats-Unis.

Pourquoi son nom reste-t-il encore confidentiel?

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La réponse est simple : il est tout sauf un artiste contemporain au sens strict. Sa formation classique aux Beaux-Arts, son inspiration des courants de la fin du XIXe siècle le rendent presque suspect. Pas d’art conceptuel, pas de marketing outrancier, pas de démesure à la Hirst : on imagine très bien le peintre le pinceau à la main dans son atelier. Là, il emprunte aux Fauves leur palette, aux Nabis leur planéité, et à toute sa sensibilité pour transfigurer des scènes banales d’oisiveté. Pas de morbide, pas de grand spectacle si ce n’est celui d’un quotidien bourgeois.




Jean-Pierre Cassigneul n’est ni l’homme de toutes les modes, ni l’homme de toutes les femmes. Il n’en célèbre qu’une : l’élégante. Une Parisienne secrète au teint de lait, qu’il déniche en chapeau sur les contre-allées de l’avenue Foch ou au bois de Boulogne vers l’hippodrome de Longchamp. Il la surprend souvent dans sa promenade au bois, sujet romanesque et théâtre mondain par excellence jusqu’à la Belle Epoque. A moins qu’il ne la saisisse postée à son balcon ou en villégiature normande, le regard lointain. Plus coquette que cocotte, elle semble inaccessible et imperturbable, tout à la fois rêveuse et mélancolique. Des yeux oblongs presque bridés, un maquillage de geisha : on comprend alors l’engouement des Japonais pour cet artiste qui dépayse subtilement son modèle.

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Il y a bien sûr de la violence : les fleurs disputent aux élégantes leur beauté et leur couleur. Il y a même de l’indécence : quand les mondaines sont plutôt de longues tiges solitaires, les fleurs sont charnues et s’offrent sans la moindre retenue, en jardins ou en gros bouquets. Le reste est poésie, c’est tout dire.

Merci à Jourdain Vannier pour cet article!

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