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Quand l’art rencontre le cinéma : 9 films inspirés par une œuvre d’art
Artstyle 07 Mai 2021

Quand l’art rencontre le cinéma : 9 films inspirés par une œuvre d’art

L’art et le cinéma sont inextricablement liés. Tous deux créent une esthétique unique, racontent des histoires fascinantes et évoquent des émotions puissantes. Il n’est donc pas surprenant que certains réalisateurs rendent hommage aux plus grands chefs-d’œuvre artistiques dans leurs films. Que ce soit par le biais d’un personnage, d’un lieu ou même d’une recréation cinématographique quasi identique, les références à une œuvre d’art peuvent être subtiles ou totalement immanquables ! Découvrez 9 films où les frontières artistiques sont floues et l’art et le cinéma ne font qu’un…

1. Scream (2000) et Le cri d’Edvard Munch

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À gauche : Scream (2000) / À droite : Le cri d’Edvard Munch

Le film d’horreur de Wes Craven s’inspire clairement de la célèbre peinture moderniste d’Edvard Munch, l’expressionniste norvégien et artiste préféré de Craven. Le tableau Le cri représente un visage ambigü et non genré, qui irradie le chaos et la peur, amplifiés par les tons jaunes et rouges du ciel, source d’anxiété. 

Craven incarne cette énergie chaotique et effrayante du tableau à travers le masque emblématique de la franchise Scream, Ghostface. Porté par plusieurs personnages différents, le masque, comme le tableau, réduit leur identité à néant, ne laissant passer que des émotions puissantes.

2. Shutter Island (2010) et Le Baiser de Gustav Klimt

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À gauche : Shutter Island (2010) / À droite : Le Baiser de Gustav Klimt

Le célèbre tableau de l’artiste autrichien Gustav Klimt, Le Baiser, est considéré comme un symbole de la relation entre Klimt et Emilie Flöge. L’œuvre est souvent considérée comme une représentation archétypale de la luxure et de l’amour romantique, le contraste entre la simplicité de l’arrière-plan et les décorations ornementées des amoureux mettant en évidence leur signification. 

Shutter Island, le thriller psychologique néo-noir de Martin Scorsese, recrée ouvertement cette peinture, à partir de détails tels que les motifs de la robe de la femme et les tons dorés et verts sourds de l’arrière-plan. Cette référence artistique a pour effet de souligner l’intensité du désir et l’instabilité du mariage entre les personnages de Leonardo diCaprio et Michelle William.

3. Pennies from Heaven (1981) et Nighthawks d’Edward Hopper

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À gauche : Pennies from Heaven (1981) / À droite : Nighthawks d’Edward Hopper

Le film Pennies from Heaven (1981), réalisé par Herbert Ross, présente une scène de film qui ressemble fortement au tableau Nighthawks (1942) d’Edward Hopper. Le tableau représente quatre individus proches les uns des autres. Cependant, leur absence d’expression indique une distance émotionnelle entre eux. L’intention de Hopper pour cette œuvre était de représenter le paradoxe entre le sentiment d’isolement et le fait de se trouver dans un espace urbain. L’utilisation de la lumière et de la couleur, qui oscille entre des tons sombres et lugubres et une lumière fluorescente et austère, crée un ton sombre, dénué de tout espoir.

L’action de Pennies from Heaven se déroule pendant la Grande Dépression aux États-Unis, une période de désespoir et de difficultés. Le protagoniste du film lutte pour réussir et se rapprocher de ceux qui l’entourent. La recréation du tableau devient donc un symbole de l’isolement et du désespoir, thèmes au centre du film de Ross.

4. Django Unchained (2014) et The Blue Boy de Thomas Gainsborough

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À gauche : Django Unchained (2014) / À droite : The Blue Boy de Thomas Gainsborough

Django Unchained, la superproduction post-western de Quentin Tarantino, a été acclamée par la critique. Un succès qui s’explique en grande partie par son décalage avec la représentation négative habituelle de la communauté noire par Hollywood.

La costumière du film s’est inspirée de The Blue Boy, un portrait commandé du jeune fils d’un riche marchand blanc. En effet, elle avait appris que le personnage principal de Django au cinéma, interprété par Jamie Foxx, porterait un costume bleu dans son nouveau métier de chasseur de primes après avoir échappé à l’esclavage. L’adoption d’une tenue similaire à celle de ce garçon blanc, doté d’un immense privilège et d’un certain statut a contribué à la subversion des stéréotypes raciaux voulue par le réalisateur. En outre, cette tenue symbolise le changement de position du personnage de Django dans la société.

5. The Shining (1980) et Identical Twins de Diane Arbus

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À gauche : The Shining (1980) / À droite : Identical Twins de Diane Arbus

Tout cinéphile a en tête le classique de l’horreur de Stanley Kubrick, The Shining, basé sur le roman de Stephen King, et ses jumelles emblématiques, qui hantent l’hôtel dont le protagoniste est le gardien. Ces deux jeunes filles sont d’ailleurs devenues un cliché symbolique du genre de l’horreur.

Diane Arbus est célèbre pour photographier ceux qui sont considérés comme des marginaux et des personnes inhabituelles. En 1967, elle a pris cette photo emblématique de Cathleen et Colleen Wade, deux sœurs jumelles de sept ans. Bien que cette inspiration ne soit pas confirmée, Kubrick est connu pour être un fan du travail d’Arbus. Et la ressemblance est si frappante qu’elle ne peut qu’être vraie !

6. Le Labyrinthe de Pan (2006) et Saturne dévorant son fils de Francisco Goya

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À gauche : Le Labyrinthe de Pan (2006) / À droite : Saturne dévorant son fils de Francisco Goya

Après le film fantastique de Guillermo del Toro, Le labyrinthe de Pan, beaucoup ont gardé le souvenir obsédant du monstre cauchemardesque qu’est l’homme pâle. Cependant, il semblerait que ce monstre ne soit pas purement issu de l’imagination du cinéaste. C’est plutôt un hommage à l’artiste espagnol Francisco Goya, un des favoris de del Toro. 

Une scène dans laquelle l’homme pâle dévore une fée présente une ressemblance frappante avec le tableau mythique de Goya. En effet, dans Saturne dévorant son fils, le dieu romain Saturne est représenté en train de dévorer son propre enfant. L’horrible brutalité du tableau a sans doute contribué à créer le monstre terrifiant et mémorable du film.

Et ce ne serait pas la seule fois que del Toro s’inspire de Goya ! Dans son film Pacific Rim, le réalisateur ré-imagine le géant du Colosse de Goya sous la forme d’un énorme robot.

7. Orange mécanique (1971) et Prisonniers en exercice de Vincent Van Gogh

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À gauche : Orange mécanique (1971) / À droite : Prisonniers en exercice de Vincent Van Gogh

Le film cauchemardesque et violent de Stanley Kubrick, basé sur le roman éponyme d’Anthony Burgess, dévoile un portrait horrible et sombre de la nature humaine. Le protagoniste Alex est emprisonné pour avoir commis une attaque brutale, où il subit un traitement expérimental inhumain destiné à soigner ses pulsions violentes.

Dans une scène, les détenus s’exercent en étant continuellement conduits en cercle. L’atmosphère claustrophobe créée par l’espace restreint et les hauts murs s’inspire clairement du tableau de Vincent Van Gogh, Prisonniers en exercice. En recréant ces éléments au cinéma, le réalisateur souligne les conditions déshumanisantes des prisons et, par extension, l’échec de la thérapie expérimentale du protagoniste.

8. The Dark Knight (2008) et Tête VI de Francis Bacon

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À gauche : The Dark Knight (2008) / À droite : Tête VI de Francis Bacon

Vous connaissez sûrement l’édition 2008 de Christopher Nolan pour l’interprétation phénoménale du Joker par Heath Ledger. L’interprétation parfaite de ce méchant au cinéma doit sans aucun doute être attribuée à Ledger. Cependant, c’est le réalisateur qui a créé l’esthétique tout aussi iconique du personnage, inspiré par son artiste préféré, Francis Bacon.

Nolan était attiré par l’énergie chaotique, les tons violets et les couleurs qui s’étalent dans l’œuvre Tête VI de Bacon. Le réalisateur s’est donc assuré d’incorporer ces éléments du tableau dans le maquillage et le costume du Joker. Cette esthétique sauvage et désordonnée reflète parfaitement la personnalité erratique et imprévisible du personnage.

9. L’Exorciste (1973) et Empire de lumière de René Magritte

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À gauche : L’Exorciste (1973) / À droite : Empire de lumière de René Magritte

Le film culte et classique L’Exorciste a marqué un nouveau chapitre dans le genre du cinéma d’horreur. La rumeur veut que le réalisateur ait trouvé l’inspiration après avoir vu le tableau de René Magritte.

Le tableau de l’iconique artiste surréaliste était sans aucun doute le choix parfait pour inspirer ce plan sinistre. L’obscurité mystérieuse qui enveloppe la maison et les poches de lumière qui en émanent, créent un fort sentiment d’appréhension. Le style artistique surréaliste offre également l’ambiance parfaite pour ce film paranormal.

Art et cinéma : un mariage infini

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Une scène tirée de Les Aventures du baron de Münchhausen (1988) et inspirée par La naissance de Vénus de Botticelli

Si l’on se fie à ces exemples cinématographiques, il ne fait aucun doute que les cinéastes continueront à s’inspirer du monde de l’art à l’avenir. La prochaine fois que vous irez au cinéma, ne manquez pas d’y voir une touche de Hopper ou de Hockney ! Parfois, les réalisateurs choisissent même de placer des œuvres d’art physiques célèbres dans leurs films, que ce soit comme point central de l’intrigue ou comme un trésor caché. Voici justement 10 œuvres d’art célèbres que vous pouvez repérer dans des films !




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