
Good to know : le suprématisme
Le suprématisme est né en Russie au début du XXème siècle avec Kasimir Malevitch. Il se base sur la géométrie, les couleurs primaires et l’abstraction. « Suprématisme » parce que l’artiste s’intéresse à la forme pure, la forme suprême.
Qu’est-ce que l’abstraction ?
L’abstraction est une proposition plastique choisie par les artistes et détachée de tout repère, car le langage est simplifié au maximum. L’abstraction de Kasimir Malevitch est nourrie d’idéologie et de mathématique.
Il s’inspire de différents courants artistiques
Lorsque le peintre russe Malevitch écrit un manuscrit Le Suprématisme ou le monde de l’objet, son œuvre est prolifique. Ses premières toiles sont influencées par l’Impressionnisme, ensuite il sera marqué par l’abstraction, les formes géométriques et le quadrangle particulièrement.
Tout d’abord, Malevitch assimile les premières avant-gardes, il reprend le fauvisme : la couleur dessine les formes (Le Baigneur en 1910),
le cubisme : la déconstruction (Composition avec Mona Lisa),
et le futurisme italien par le dynamisme (Femme au sceau, 1912).
Il signe le manifeste La Gifle au poing en 1912 et consacre l’existence du futurisme russe.
Les escaliers du succès
Avec Le Rémouleur en 1912-1913, Malevitch fait naître le cubo-futurisme russe, il reprend les plans défragmentés du cubisme et le mouvement du futurisme. On reconnaît le rémouleur aiguisant son couteau. Puis en 1913, il exécute les décors pour l’opéra Victoire sur le soleil, son carré noir apparaît pour la première fois, ce sera l’emblème de ce mouvement.
En 1915, Kasimir Malevitch expose ses toiles abstraites lors de la « Dernière exposition futuriste : 0.10 » à Petrograd. Le Carré noir sur fond blanc est accroché dans l’angle de la pièce comme l’icône sacrée chez les Orthodoxes.
L’art pour tous
La peinture est libérée de l’objet, de toute référence. Malevitch propose une solution plastique sans objet pour rendre l’art, son art, accessible à tous. Il veut crée un langage sans repère, sans lien avec le réel et c’est ce qu’il appelle le suprématisme. Ainsi, chacun peut interpréter à sa manière, il n’y a pas de superflus, l’art est lisible par tous, et n’est pas réservé aux lettrés.
De plus, la révolution picturale de Malevitch s’inscrit dans la situation politique soviétique : la révolution bolchevik. Un monde sans objet au moment où se développe l’idée d’une société sans propriété.
Les couleurs sont importantes dans le suprématisme, le fond est blanc, le noir est réservé au quadrangle, et les couleurs primaires pour les autres formes. Il tente de trouver l’équilibre idéal entre elles.
Aéroplane en vol, 1914-1915
En 1917, il réalise le Carré blanc sur fond blanc, c’est une rupture radicale mais ce n’est pas un monochrome. Ensuite, Malevitch travaille sur les qualités de la peinture et lui fait atteindre le degré zéro.
En parallèle du suprématisme le construcivisme se développe. El Lissinsky, Rodtchenko ou encore Tatline se retrouvent dans ce mouvement destiné à rendre l’art accessible à tous. La réalisation la plus emblématique est le monument pour la IIIème Internationale de Vladimir Tatline en 1919-1920. Finalement, ce projet monumental prévu pour être construit à Petrograd, ne verra jamais le jour. Symbole de modernité il aurait accueilli les centres administratifs de la propagande soviétique.
Encore plus de suprématisme
Carré rouge sur fond blanc, 1915
Croix noire sur fond blanc, 1915
Composition, 1916-1917
Composition, 1916

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