Nos meilleures activités culturelles en Autriche cet été
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Egon Schiele, figure incontournable de l’expressionnisme, a bouleversé le paysage artistique du début du XXe siècle en explorant l’intensité émotionnelle et la sensualité troublante à travers des œuvres aussi provocantes que novatrices.
Chez Schiele, le corps n’est pas idéalisé. Son art est cru, dérangeant et sexué. Il peint des corps anguleux, maigres, parfois flasques, et manipule la réalité à travers des visages distordus et des mains noueuses, presque monstrueuses.
Egon Schiele naît en 1890 en Autriche, dans une famille bourgeoise. Il s’affirme comme artiste à l’encontre de ses parents et finit par être admis à l’Académie des Beaux Arts de Vienne à l’âge de 16 ans. Il se trouve rapidement en rupture avec l’académisme et quitte l’Académie en 1909 afin de fonder un “groupe de l’Art Nouveau” avec d’autres artistes, en opposition aux normes artistiques de l’époque.
Schiele se rapproche de Gustav Klimt, qui soutient son travail et le guide dans ses débuts, il développe alors un style personnel plus anguleux et cru, et commence à peindre des corps d’adultes mais aussi d’enfants. Cela lui vaut une incarcération pour “atteinte à la morale” de quelques semaines en 1912.
Du côté sentimental, il quitte sa compagne et modèle Wally Neuzil en 1915 afin d’épouser Edith Harms.
Durant la guerre, Schiele est affecté à l’arrière du front pour raisons de santé. Il peint alors beaucoup et commence même à vendre jusqu’à devenir le nouveau chef de file des artistes viennois en 1918, à la mort de Klimt. Schiele meurt également cette même année de la grippe espagnole, 3 jours après sa femme enceinte, à l’age de 28 ans seulement.
L’expressionnisme est un mouvement artistique qui se caractérise par l’intensité émotionnelle, l’exagération des formes et une vision subjective de la réalité. Schiele a non seulement embrassé ces principes, mais les a également poussés à leurs extrêmes.
Egon Schiele se distingue par ses peintures de corps en rupture avec la représentation classique. Il peint des corps maigres et déformés dans des poses dérangeantes, moyen d’exprimer l’anxiété, la souffrance intérieure et les désirs. Il exagère alors les formes avec son trait noir, sec et nerveux et utilise l’aquarelle pour que la couleur reste presque transprente, comme pour laisser voir les os ou l’intérieur des corps.
Contrairement à l’art académique, il dépeint des corps sexués, brisés, parfois androgynes, qui ne cherchent pas à être esthétiquement plaisants mais à transmettre des émotions brutes et profondes. Sa manière de peindre le sexe de manière très réaliste le rapproche de l’expressionisme.
En effet, il peint des visages contorsionnés, exprimant la douleur et la violence. Ces distorsions montrent une volonté d’exprimer le désir et l’angoisse au-delà de la simple représentation physique. C’est une exploration psychologique du corps et de l’esprit humain.
Chez Schiele, le corps devient une métaphore de l’âme tourmentée. Les mains déformées, les postures excessivement angulaires et les expressions exacerbées permettent de lire dans chaque œuvre un récit émotionnel intense. Il dépeint souvent la fragilité humaine, aussi bien physique que mentale.
L’œuvre de Schiele est provocatrice, elle s’insurge contre la norme et cherche à créer le malaise. Ses représentations du sexe, de l’érotisme et de la douleur sont des actes de rébellion contre les conventions sociales de son époque, allant au-delà des limites acceptées par la culture bourgeoise viennoise.
Schiele incarne l’expressionnisme en repoussant les limites de l’art traditionnel, en exprimant la complexité et la douleur de l’âme humaine à travers des corps déformés, des visages distordus et une intensité visuelle inégalée.
Egon Schiele est connu pour ses nombreux autoportraits mais celui-ci reste de loin le plus célèbre. Il diffère de ses autres autoportraits ou on a l’habitude de le voir dénudé, dans des positions ambiguës. Il apparaît donc plutôt sous son meilleur jour. Egon Schiele porte un costume noir et une cravate originale, affichant une certaine élégance, mais son expression, avec ses sourcils levés et sa bouche en forme de U, lui donne une allure hautaine. On pourrait avoir l’impression qu’il nous observe avec un regard intense, presque défiant, qui révèle une introspection profonde, caractéristique de son expressionnisme.
Cependant, ses traits demeurent marqués, sa peau est pâle, ce qui suggère une certaine vulnérabilité. Ses mains, caractéristiques de Schiele, sont maigres et teintées de vert, rappelant un thème récurrent dans ses œuvres : la mort et la fragilité de l’existence.
On reconnaît son trait net et énergétique accentué par un fond minimaliste, qui met également en avant l’individualité et la souffrance intérieure, des éléments essentiels de l’expressionnisme.
Les amants sont enlacés, allongés sur un drap. Les corps sont nus et nous laissent voir leurs détails avec une précision marquante, ils sont anguleux, pâles, grisés; ils ont la couleur de la mort. La peinture est plus qu’une simple étreinte, c’est une volonté de lutter contre la réalité, typique de l’expressionnisme. La nudité crue des personnages est esthétiquement repoussante mais traduit le désir humain empreint d’intimité et d’affection. L’accès à l’intimité du couple crée un malaise chez le spectateur, qui a une vue plongeante sur eux, quasi voyeuriste.
L’étreinte est loin d’être apaisante. Elle est marquée par une tension palpable, à la fois physique et émotionnelle, qui va au-delà de l’acte amoureux traditionnel. L’œuvre nous confronte à l’inconfort des relations intimes, loin des clichés du plaisir sensuel. Cela illustre la réalité de la complexité émotionnelle des êtres humains.
Egon Schiele a été pionnier dans la représentation de corps anguleux, déformés et décharnés. Loin des idéaux de beauté classique, il défie les normes académiques et idéalisées du corps humain et dépeint plutôt des corps vulnérables et fragiles. Il amplifie ainsi les caractéristiques expressionnistes.
Egon Schiele peint des personnages aux expressions faciales et postures qui traduisent une psychologie complexe et mettent en avant des tensions émotionnelles comme la souffrance intérieure. Il explore l’intensité émotionnelle au-delà des frontières habituelles de l’expressionnisme.
Schiele traite de sujets tabous en abordant la sexualité de manière crue et non idéalisée, il crée des œuvres provocatrices qui confrontent le spectateur à l’intimité, à la souffrance et à la nudité. Il utilise l’art comme un outil de rébellion contre les normes sociales et artistiques.
Schiele a inspiré de nombreux artistes à explorer la subjectivité et l’émotion pure par sa prise de risque esthétique, qui a alors eu une influence sur les artistes du mouvement surréaliste et figuratif contemporain.
Il a également été l’un des premiers artistes à mêler l’expressionnisme au réalisme brut dans la représentation du corps humain, ce qui influencera durablement l’art figuratif.
L’œuvre d’Egon Schiele s’inscrit profondément dans l’histoire de l’art en offrant une vision radicale du corps humain, de la psychologie et des relations humaines. Par son approche expressive, brute et souvent dérangeante, Schiele dépasse les conventions artistiques de son époque pour plonger dans les profondeurs de l’âme humaine. Son expressionnisme n’est pas seulement une exploration des formes corporelles, mais un miroir de la complexité, de la souffrance et des désirs qui nous habitent. En déconstruisant le corps et les normes sociales, Schiele n’a pas seulement créé des œuvres marquantes, il a aussi ouvert la voie à une nouvelle manière de comprendre et d’interroger l’intimité, l’érotisme et la vulnérabilité dans l’art. Son impact se fait encore sentir aujourd’hui, tant dans l’art figuratif que dans la manière dont nous abordons la subjectivité et la représentation émotionnelle.
Oui, il est l’un des grands représentants de l’expressionnisme autrichien, connu pour l’intensité émotionnelle de ses œuvres.
Représenter le corps humain de façon brute et expressive, pour explorer le désir, la souffrance et la fragilité.
Parce qu’il peint des corps nus, souvent sexualisés et maladifs, dans des poses dérangeantes, loin des normes classiques.
Schiele a influencé les artistes surréalistes et figuratifs contemporains par sa liberté formelle et son exploration profonde de la psychologie humaine.
Il est mort à seulement 28 ans, en 1918, de la grippe espagnole, trois jours après le décès de sa femme enceinte.
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