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Chronique d'expo: "Bowie Is" au Victoria & Albert Museum
Artstyle 11 Juil 2013

Chronique d'expo: "Bowie Is" au Victoria & Albert Museum

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Saisir l’insaisissable, résumer une carrière kaléidoscopique. Dure mission que de faire une exposition sur David Bowie, artiste multiforme complexe, mais au moins il y a matière. Artsper s’est rendu au Victoria & Albert Museum et vous livre ici son résumé d’une exposition hors norme.

« David Bowie is the most influencial rock’n roll artist of all time » John Robinson

Le succès était garanti pour le Victoria & Albert Museum, l’exposition étant lancée de concert avec le 66ème anniversaire du Londonien et la sortie inattendue de l’album « The Next Day », après une décennie de disette pour les fans. Bowie renaissait de ses cendres à la surprise générale (et bien gardée) alors qu’on le disait mourant. Dans un monde plus juste, ce coup marketing et ce retour inespéré aurait été bien plus retentissant que celui des Daft Punk mais là n’est pas l’objet…

Dès les premiers pas dans l’exposition, on est surpris par le soin porté à l’interactivité : le casque transmis diffuse automatiquement les morceaux, explications, clips ou sons associés aux vidéos en fonction de notre position. ‘Bowie Is’ est surtout l’occasion de se rendre compte du nombre ahurissant de références et de tenues portées par Bowie, dans les différents rôles qu’il s’est donné pendant sa longue carrière. On s’attarde donc sur les costumes de l’érudit extravagant: tenue du Thin White Duke, de Ziggy Stardust et son Union Jack Coat (inspirée du manteau de Pete Townshend des Who), entre autres. Une immersion visuelle et sonore qui permet de passer un bon moment, malgré la foule.

Bowie a laissé son empreinte sur la culture contemporaine au delà des disques et des nombreux classiques (« Space Oddity », « Starman », « Heroes », « Let’s dance », « The Jean Genie »… la liste est longue) qu’il a pu sortir. L’exposition prodigieusement documentée s’efforce de balayer l’ensemble du spectre d’exercice de cet hyperactif. Il a par exemple produit plusieurs albums cruciaux d’Iggy Pop (The Idiot & Lust for Life) à Lou Reed en passant par Mott The Hoople. Le cinéma aura également une importance capitale, et l’œuvre de Kubrick sera une source d’inspiration majeure. ‘2001 : Odyssée de l’espace’ et ‘Orange mécanique’ seront les genèses respectives de « Space Oddity » et « Suffragette city ». Une salle est dédiée à la carrière d’acteur du Thin White Duke qui n’est pas négligeable même si le génie de Bowie s’exprimait mieux en musique. Enfin, le dandy androgyne a eu une influence incontestable et incontestée sur la mode et a collaboré avec des grands créateurs (Alexandre McQueen, Thierry Mugler et Hedi Slimane en vrac), prêts à tout pour sublimer cette « personne profondément superficielle », selon les termes de Warhol.

Ce détour dans cet univers dense et varié permet de mesurer à quel point les jeunes premiers de la pop mondiale (Lady Gaga, Madonna…) sont bien loin du maître de l’excentricité et de la réinvention permanente…Cette belle rétrospective – prise d’assaut à juste titre – arrivera à Paris à la cité de la musique du 2 mars au 31 mai 2015. Les plus impatients devront traverser la Manche et aller sur les terres de David Robert Jones…

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