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5 femmes influentes dans le marché de l’art
Artstyle 13 Nov 2020

5 femmes influentes dans le marché de l’art

Le monde de l’art, vaste écosystème élitiste, semble peu à peu s’émanciper du schéma patriarcal qui le gouverne depuis des siècles. Les femmes, muses des plus grands peintres et sculpteurs, ont de tout temps été déifiées, glorifiées et valorisées par et pour leurs attributs physiques, leur charme, leur tendresse… D’ailleurs, jusqu’à la fin du XIXème siècle, elles sont représentées presque uniquement comme des figures féminines maternelles ! À partir du XXème siècle, le marché de l’art se féminise doucement. Il voit naître aujourd’hui de plus en plus de femmes influentes : artistes, commissaires d’exposition, directrices de grandes institutions muséales, galeristes ou encore critiques et collectionneuses d’art. 

Artsper vous invite à découvrir à travers son article, ces femmes audacieuses et inspirantes qui ont révolutionné les codes des plus grands musées d’art contemporain ou enfanté des galeries d’art, aujourd’hui incontournables. 

Helen Anne Molesworth : curatrice d’art contemporain américaine

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Helen Molesworth interviewée par Cultured Magazine, 2019

Conservatrice américaine d’art contemporain, Helen Anne Molesworth est aussi une commissaire d’expositions, plus ambitieuses les unes que les autres. Elle est premièrement conservatrice d’art contemporain pour le musée d’art de Baltimore (2000-2002). Par la suite elle s’engage auprès du Wexner Center for the Arts (2002-2007). Puis, elle devient chef du département d’art moderne et contemporain des musées d’art de l’université de Harvard. Un post qui lui ouvre les portes de l’Institut d’art contemporain (ICA) de Boston en tant que conservatrice (2010-2014).

Au cours de ces années elle devient une figure incontestable de la sphère muséale américaine. En effet, tout au long de sa carrière, elle réalise des expositions sur des sujets sociétaux cruciaux. Par exemple : Photographies de Moyra Davey et d’ACT UP NY : entre activisme, art et crise du SIDA, 1987-1993. Ou encore Work Ethic, dépeignant les limites déontologiques de l’art d’après les années 1960. Sans oublier Part Object Part Sculpture qui engage un dialogue sur le ready-made. Ou l’exposition This Will Have Been : Art, Love & Politics in the 1980s, traitant du racisme, du sida et du féminisme.

En 2014, elle accepte le poste de conservatrice en chef du Museum of Contemporary Art (MOCA) de Los Angeles. Suite à quoi, elle se voit licencier quatre années plus tard, sans motif apparent. Un départ qui a profondément révolté le monde de l’art et attisé la colère de nombreux de ses acteurs. Madeleine Grynsztejn, directrice du musée d’art contemporain de Chicago, dénonce publiquement la sanction réservée à son amie. Les deux femmes avaient collaboré sur de nombreux projets, dont une rétrospective acclamée sur Kerry James Marshall. Prônant une présentation plus prononcée d’œuvres de femmes et d’artistes de couleur, cette activiste au courage déroutant n’a pas fini de se battre pour ses idées !




Madeleine Grynsztejn : directrice du Musée d’art contemporain de Chicago

Anciennement conservatrice en chef du département peinture et sculpture du San Francisco Museum of Modern Art, Madeleine Grynsztejn entre dans l’histoire en devenant la première figure féminine à la tête du musée d’art contemporain de Chicago. Un parcours multiculturel atypique pour cette femme. Née au Pérou, elle grandit au Venezuela et en Angleterre. Elle part étudier à la Sorbonne puis à l’université de Columbia. Après quoi elle décrochera une maîtrise en histoire de l’art. Plus tard, elle rejoint le Musée d’art moderne de San Francisco (SFMOMA) comme conservatrice.

La qualité et la singularité de ses expositions itinérantes subjuguent la critique. The Art of Richard Tuttle, reçoit en 2006, un an après son ouverture, le prix de la meilleure exposition muséale monographique américaine de l’Association des critiques d’art internationaux. Mais bien avant cela, lorsqu’elle occupait le poste de conservatrice au musée d’art contemporain de San Diego (1986-1992), Grynsztejn avait déjà suscité l’intérêt du public avec Dos Ciudades/Two Cities. Une série d’expositions situées à San Diego et à Tijuana, au Mexique. Elle abordait le sujet controversial et hautement disputé de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. 

Personnage très médiatisé, elle participe régulièrement à des conférences et interviews sur les enjeux de l’art. Dans un podcast, elle échange avec Thelma Golden, directrice et conservatrice en chef du Studio Museum de Harlem, sur ce qu’est la direction d’un musée d’art contemporain aujourd’hui et sur la manière dont leurs institutions contribuent profondément à leurs communautés respectives. Outre son poste de directrice du Musée, Madeleine Grynsztejn est également membre de l’Association des directeurs de musées d’art (AAMD), du Conseil international des musées (ICOM), du Comité international des musées et des collections d’art moderne (CIMAM) et bien d’autres encore. Finalement le voeu de cette directrice d’exception se résume en une phrase. Faire du musée, un « espace activé par l’artiste, engagé par le public, où l’art, les idées, la communauté et la conversation se produisent de manière dynamique ». Un voeu que l’on aimerait se voir réaliser !

Toura El Glaoui : entrepreneure franco-marocaine, fondatrice de la foire d’art contemporain africain 1-54

Toura El Glaoui : entrepreneure franco-marocaine, fondatrice de la foire d’art contemporain africain 1-54 femmes influentes dans l'art
Toura El Glaoui, © Victoria Birkinshaw

Elle est la fille du peintre Hassan El Glaoui et de Christine Legendre, mannequin chez Givenchy dans les années 1950. La jeune Toura El Glaoui commence une carrière prometteuse dans le monde de la finance à Londres. Le poste qu’elle occupe lui demande de se rendre régulièrement dans plusieurs pays. Par conséquent, en quelques années le continent africain et le Moyen-Orient n’ont plus de secret pour elle. Au fil de ses allées et venues, Toura El Glaoui développe une sensibilité grandissante pour l’art africain et oriental. Ainsi, elle exprime son envie de donner une place et une importance à ces régions, sous-représentées dans le milieu artistique.

Cette figure féminine avant-gardiste révolutionne de façon concrète la sphère événementielle artistique africaine dès 2013. Elle lance alors la première édition de la foire d’art contemporain africain 1-54. Toura El Glaoui s’emploie à favoriser l’émergence de l’art contemporain africain au niveau international grâce à un rendez-vous annuel inédit. La foire regroupe pour la toute première fois dans un même espace, les artistes en vogue de la scène artistique contemporaine du continent africain et ceux issus de la diaspora. Pour Toura El Glaoui, cette foire n’est pas un rendez-vous purement commercial. Elle met l’accent sur une réelle dynamique d’échange, en élaborant sur place, en parallèle de chacune des éditions, des conférences libre d’accès, réunissant artistes et amateurs d’art.

Elle tient de ce fait à travailler main dans la main avec des entités locales, afin de tisser et renforcer les liens entre chaque acteur. Parmi elles : institutions muséales africaines, fondations culturelles ou encore espaces de résidences d’artistes. Afin de tisser et renforcer les liens entre chaque acteur. Ayant contribué à la reconnaissance internationale du marché de l’art africain et plus généralement au dynamisme de l’art contemporain du continent, Toura El Glaoui figure parmi les 100 femmes les plus influentes en Afrique selon le magazine Forbes.

Nathalie Obadia : galeriste française et membre du bureau du Comité professionnel des galeries d’art

Nathalie Obadia : galeriste française et membre du bureau du Comité professionnel des galeries d’art femme influente dans l'art
Nathalie Obadia © Luc Castel

Galeriste française spécialisée dans l’art contemporain, Nathalie Obadia est également membre du bureau du Comité professionnel des galeries d’art. Elle en assure la vice-présidence pendant trois ans (2005-2008). De ce fait, elle figure parmi les personnalités les plus influentes de la scène artistique franco-belge. La galeriste s’exprime régulièrement sur la scène médiatique française quant aux enjeux de la scène artistique européenne. Installée entre Paris et Bruxelles, la Galerie Nathalie Obadia représente des artistes contemporains comme Carole Benzaken ou Jessica Stockholder. Sa passion pour l’art contemporain naît très tôt, l’art rythmant l’enfance de cette fille de collectionneurs ! Des œuvres de Roy Lichtenstein ou Andy Warhol parent les murs de la maison de Nathalie. Virevoltant d’une galerie à l’autre dès son plus jeune âge, cette petite fille curieuse deviendra l’une des galeristes les plus respectées de sa génération !

Fraîchement diplômée de Science Po Paris, elle rejoint la Galerie Daniel Templon. Elle y reste quatre belles années avant de trouver son propre espace en 1993. La Galerie Nathalie Obadia est aujourd’hui présente dans trois sites différents, à Paris et à Bruxelles. Dans chacun, elle laisse libre court à son intuition, afin de faire connaître une nouvelle génération d’artistes, confirmées ou émergents, auprès de la critique. Sa galerie devient rapidement un lieu incontournable dans le circuit élitiste international des galeries de renoms. La Galerie Nathalie Obadia affirme sa présence à chaque grand rendez-vous d’art contemporain (Frieze, Art Basel, FIAC et tant d’autres).




Sheikha Mayassa Al Thani : reine incontestée du monde de l’art au Qatar

Sheikha Mayassa Al Thani : reine incontestée du monde de l’art au Qatar
Sheikha Mayassa Al Thani © Rick van Lent

Princesse du Qatar, Sheikha Mayassa Al Thani est le 14e enfant de l’Émir Hamad ben Khalifa Al Thani. Elle possède une fortune telle, qu’elle est l’une des mécènes les plus influentes du monde de la culture et de l’art en 2012, selon le magazine Forbes. Autodidacte épatante occupe aujourd’hui le poste de présidente de l’Autorité des musées du Qatar. Et pourtant, elle n’a pas étudié l’histoire de l’art ! En effet, cette intellectuelle sort d’abord diplômée de l’université Duke en Caroline du Nord. Elle fait un bref passage à Sciences Po et à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, avant de se spécialiser à l’université Columbia à New York. 

Tout juste rentrée des États-Unis, cette philanthrope bâtit de toutes pièces l’ONG Reach Out To Asia. L’objectif est de restaurer ou favoriser un environnement d’apprentissage sûr dans les zones touchées par la crise en Asie et dans le monde entier. Surnommée « culture queen », elle impulse les expositions les plus attendues au Qatar. À titre d’exemple, elle propose en 2008, aux côtés de l’acteur Robert De Niro, le Tribeca film festival Doha. Cette marraine iconique du monde de l’art est guidée par son ambition sans failles. Celle de faire du Qatar un des centres mondiaux de la culture, de l’art et de l’éducation.

Vous venez de faire la rencontre de 5 personnalités aux multiples casquettes. Ces directrices de musées prestigieux, galeristes de renom ou mécènes bousculent, chacune à leur façon, le monde de l’art. En partageant leurs visions novatrices et avant-gardistes, ces femmes influentes contribuent à l’élargissement du spectre de réalisation artistique mondiale. 5 parcours tous plus différents et singuliers les uns que les autres, mais une volonté commune : rendre l’art contemporain plus accessible !




À propos d’Artsper

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Fondée en 2013, Artsper est une marketplace en ligne d’art contemporain. En partenariat avec 1 800 galeries d’art professionnelles autour du monde, elle rend accessible à tous la découverte et l’acquisition d’œuvres d’art.

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