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Inspirez-vous 09 Avr 2022

Les 8 artistes féminines de la Renaissance et du Baroque que vous devez connaître

Les 8 artistes féminines de la Renaissance et du Baroque que vous devez connaître

Michel-Ange, Léonard, Titien, Caravage, la liste est longue… Des musées, des livres et des documentaires leur sont consacrés. Des historiens de l’art passent leur vie à retracer leurs pas et leurs codes artistiques. Si leurs talents sont célébrés à juste titre, de nombreuses artistes sont, elles, laissées pour compte. Car la question de la représentation est un problème récurrent dans l’histoire de l’art, notamment à la Renaissance. Il est temps de mettre en lumière, avec Artsper, les carrières et le talent de 8 artistes féminines phares de la Renaissance et du Baroque !

1. Catharina or Caterina van Hemessen (1528-1565)

Caterina van Hemessen, artiste féminine de la Renaissance
Caterina van Hemessen, Self-Portrait, 1548 © Kunstmuseum Basel

À la fin du Moyen Âge, à la Renaissance et à l’époque baroque, les femmes artistes étaient le plus souvent des filles d’artistes. C’est le cas de Catharina van Hemessen, une artiste de premier plan du 16ème siècle. Son père, Jan Sanders van Hemessen, était un peintre distingué à Anvers. Connu pour son style maniériste, van Hemessen se concentre principalement sur les sujets religieux. Bien que son père soit à l’origine de sa curiosité artistique, Caterina van Hemessen s’est intéressée à d’autres sujets picturaux. Sa capacité à représenter avec délicatesse les qualités des personnes qui l’entourent font d’elle une portraitiste de talent.

D’ailleurs, son travail a attiré l’attention des plus hautes sphères de la société. C’est le cas pour Marie d’Autriche, infante d’Espagne et archiduchesse d’Autriche. Elle invitera van Hemessen à quitter les Pays-Bas pour rejoindre sa cour royale, en Espagne. Après la mort de Marie d’Autriche, l’artiste reçut une dotation à vie. 

Dans son autoportrait, van Hemessen est assise solennellement, dans des vêtements modestes, sur un fond sombre. Les historiens pensent que van Hemessen est la première artiste, tout sexe confondu, à avoir peint un autoportrait devant un chevalet. Au-delà de cet exploit remarquable, elle voulait qu’on se souvienne d’elle non seulement comme d’une femme passionnée par l’art, mais aussi comme d’une véritable artiste. C’est ce qui ressort de l’inscription du tableau : « Moi, Caterina van Hemessen, je me suis peinte moi-même / 1548 / Ici, à l’âge de 20 ans ».

2. Sofonisba Anguissola (1532-1625)

Sofonisba Anguissola, artiste féminine de la Renaissance
Sofonisba Anguissola, Selt-Portrait, 1554 © Kunsthistorisches Museum

L’une des seules femmes artistes de la Renaissance à avoir obtenu une reconnaissance internationale pour ses ajouts au canon de l’histoire de l’art est Sofonisba Anguissola. Née dans une famille aristocratique du nord de l’Italie, Anguissola est un prodige de la Renaissance italienne. Grâce à la richesse et aux relations de sa famille, Anguissola côtoie certains des esprits culturels et artistiques les plus éclairés de l’Europe de l’époque. Son talent attire l’attention de nombreux maîtres de l’époque, tels que Michel-Ange, Van Dyck et Vasari. Elle a même l’opportunité d’être apprentie peintre, fait rarissime pour une femme à cette époque. Anguissola est ensuite nommée dame d’honneur à la cour de Philippe II, le roi d’Espagne. Pendant ses années à la cour, elle met à profit ses talents artistiques en peignant les plus hauts rangs de la société espagnole… Ce qui inclue la famille royale et le roi lui-même !

Lavinia Fontana (1552-1614)

Lavinia Fontana
Lavinia Fontana, Minerva Dressing, 1613 © Galleria Borghese

Née à Bologne, en Italie, Lavinia Fontana est profondément attachée au style maniériste. Les historiens de l’art la considèrent comme la première femme artiste professionnelle de l’histoire de l’art. On pense également que Fontana est la première artiste féminine à avoir peint des nus féminins. C’est aussi la première artiste féminine à utiliser des modèles vivants pour s’inspirer. En plus de son intérêt pour la forme féminine, Fontana s’est intéressée aux scènes mythologiques et religieuses. Elle rejoint finalement l’Accademia di San Luca à Rome, à la demande du pape Clément VIII. Sa réussite sans précédent lui offre, à elle et sa famille, le privilège de s’installer à Rome. Tout au long de son illustre carrière, Fontana reçoit de nombreuses distinctions, faisant d’elle l’une des artistes qui ont marqué l’histoire de l’art.  

4. Artemisia Gentileschi (1593-1654)

Artemisia Gentileschi, artiste féminine de la Renaissance
Artemisia Gentileschi, Judith Slaying Holofernes, 1612-1613 © Museo Capodimonte

Née à Rome à l’aube du mouvement baroque, Artemisia Gentileschi est l’une des artistes féminines les plus connues et les plus célèbres de cette période. Suivant les traces de son père, Orazio Gentileschi, Gentileschi est séduite par le style du Caravage. Artemisia Gentileschi est connue pour ses scènes saisissantes et violentes. Lors de sa formation à Rome, son professeur d’art a abusé d’elle sexuellement, ce qui a alimenté une rage puissante, perceptible dans nombre de ses peintures. L’artiste a non seulement enduré le traumatisme de cet abus sexuel, mais elle a également connu la honte permanente d’un procès public. Ainsi ses toiles lui ont servi de support pour évacuer son traumatisme, sa colère et sa souffrance. Elle s’est principalement concentrée sur les femmes dans des images allégoriques, dépeignant des femmes fortes et puissantes face à la douleur.

La carrière de Gentileschi s’est étendue sur plus de quatre décennies, et ses talents ne sont pas passés inaperçus. Elle compte parmi ses mécènes des membres de la maison Médicis et le roi Charles Ier d’Angleterre. Bien que l’artiste ait été reconnue de son vivant, des siècles plus tard, les historiens de l’art ont douté du véritable auteur qui se cachait derrière ses œuvres. Certains ont affirmé que les tableaux de Gentileschi étaient trop violents pour avoir été peints par la main « délicate » d’une artiste féminine. Beaucoup pensaient que son père était le véritable maître d’œuvre de ses œuvres. Heureusement, cette théorie a depuis été discréditée. Aujourd’hui, le monde continue de célébrer cette grande artiste pour son œuvre remarquable.

5. Giovanna Garzoni (1600-1670)

Giovanna Garzoni, artiste féminine de la Renaissance
Giovanna Garzoni, Still Life with Bowl of Citrons, 1640 © The J. Paul Getty Museum

Giovanna Garzoni est une artiste née en Italie. Elle est surtout connue pour ses délicates aquarelles qui présentent une grande variété de sujets. On y trouve notamment des plantes, des légumes et des animaux. Elle s’est également intéressée aux sujets religieux, allégoriques et mythologiques, ainsi qu’aux portraits. Si on connaît son œuvre, certains détails sur sa vie restent flous, voire inconnus. Toutefois, les historiens de l’art peuvent confirmer que Garzoni a peint et voyagé dans toute l’Italie actuelle, notamment à Venise, Naples, Rome, Turin et Florence. Elle s’est même rendue hors d’Italie, trouvant sa voie à Paris, ce qui nécessitait un long voyage à cette époque.

6. Judith Leyster (1609-1660)

Judith Leyster
Judith Leyster, Self-Portrait, 1633 © National Gallery of Art

Leyster était une peintre néerlandaise de l’âge d’or. En fait, elle a été l’une des premières femmes artistes à être admise à la guilde de Saint Luke de Haarlem. Au-delà de son impressionnant parcours, Leyster était douée pour représenter divers styles de peintures. Cependant, pendant des siècles, comme dans le cas de nombreuses autres femmes artistes, les œuvres de Leyster ne lui ont pas été attribuées. Les historiens de l’art pensaient que le peintre Frans Hals ou son mari, l’artiste Jan Miense Molenaer, étaient les auteurs de ses tableaux. Grâce à la découverte de sa signature d’artiste, un monogramme, la plupart de ses œuvres ont depuis retrouvé leur véritable auteur et la reconnaissance qu’elles méritent.

Son œuvre la plus célèbre est sans doute l’Autoportrait. Ce tableau dégage un air de confiance. Il semble témoigner de sa popularité croissante au sein de la communauté des peintres académiques néerlandais de l’époque. Elle se représente assise à côté d’une toile, parée de beaux vêtements. On dirait qu’elle est en train de peindre un violoniste, mais pile à ce moment-là, elle détourne le regard de la toile pour interagir avec le spectateur. Son autoportrait reste à ce jour l’une des peintures les plus célèbres de l’âge d’or néerlandais.

7. Mary Beale (1633–1699)

Mary Beale
Mary Beale, King Charles II, 1675 © National Portrait Gallery

Beale est connue dans le monde de l’histoire de l’art comme l’une des premières femmes artistes professionnelles d’Angleterre. Grâce à la vente de ses œuvres d’art, Mary Beale a pu subvenir aux besoins de sa famille. Réaliser ses œuvres et donner des cours d’art étaient son unique profession à plein temps. Mary Beale est célèbre pour ses portraits. Son talent s’est imposé dans la noblesse de la société anglaise, attirant de nombreux mécènes de la cour du roi Charles II. L’activité de Beale en tant qu’artiste a été renforcée par le soutien de son mari Charles. Il était son partenaire commercial et en charge de la comptabilité. Ainsi, il enregistrait ses activités quotidiennes, ce qui a permis aux historiens de l’art de se faire une idée précise de leurs pratiques commerciales et du monde de Beale en tant qu’artiste féminine à l’époque.

8. Elisabetta Sirani (1638-1665)

Elisabetta Sirani
Elisabetta Sirani, Portia Wounding Her Thigh, 1664 © Miles and Marilyn Ross Miles Foundation

Bien qu’elle n’ait vécu que jusqu’à l’âge de 27 ans, Elisabetta Sirani a connu un grand succès au cours de sa courte mais fructueuse carrière. Comme d’autres femmes artistes de l’époque, Sirani est née dans une famille d’artistes. Son père est lui-même peintre, mais à l’adolescence, les compétences de Elisabetta dépassent déjà celles de son père. Dès l’âge de 19 ans, elle entreprend de soutenir financièrement sa famille en commandant des œuvres d’art. Sa notoriété commence à croître à Bologne, attirant l’attention du grand-duc Cosimo III de Médicis, grand protecteur des arts. 

Ses peintures peuvent être qualifiées de saisissantes. Sirani aimait peindre des scènes allégoriques ou bibliques, la plupart présentant des sujets féminins. En termes de style, son travail reflète la période baroque, en mettant l’accent sur un contraste intense entre la lumière et l’obscurité, connu sous le nom de clair-obscur. Sirani a fini par créer sa propre école, cherchant à enseigner et à élever les autres femmes artistes de Bologne. Peu de temps après, elle meurt mystérieusement à l’âge de 27 ans. La cause de sa mort reste un mystère et une source de débat historique à ce jour. Malgré sa courte vie, elle a eu un impact immense sur le monde de l’art. 

L’impact durable des artistes féminines

La sous-représentation des artistes féminines dans l’histoire de l’art reste un problème récurrent à ce jour. Dans cet article, vous avez fait la rencontre de 8 artistes féminines puissantes de la Renaissance, mais il y en a beaucoup d’autres à découvrir et à apprécier. Pour en savoir plus sur d’autres artistes qui ont changé les choses, explorez la sélection d’artistes féminines d’Artsper.