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Artstyle 09 Jan 2023

Marché de l'art : les ventes à retenir en 2022

Marché de l'art : les ventes à retenir en 2022

Si 2021 était un déjà un bon cru, 2022 a apporté son lot de succès dans le monde de l’art. Les ventes sont en effet la meilleure façon de prendre la température du marché. Et cette année, le mercure était particulièrement élevé. Vous vous demandez quelles sont les ventes à retenir en 2022 ? De la Marilyn de Warhol aux coups de théâtre d’Ernie Barnes, en passant par des transactions remarquables en foire, les collectionneurs ont donné le tempo – et le rythme était soutenu. Retour sur une année riche en records et en rebondissements.

1. Les icônes américaines : un record pour Andy Warhol

Les ventes à retenir en 2022 : Shot Sage Blue Marilyn d'Andy Warhol
La vente de l’œuvre Shot Sage Blue Marilyn d’Andy Warhol chez Christie’s à New York en 2022 © Jeenah Moon, The New York Times

Impossible de ne pas citer la vente de l’œuvre Shot Sage Blue Marilyn. Présentée chez Christie’s à New York en mai, elle s’est vendue pour un total de 195 millions de dollars. Même si c’est sous le seuil d’estimation établi par la maison (200 millions), l’œuvre a battu plusieurs records en un coup de marteau. Elle est devenue l’œuvre la plus chère créée par un artiste américain, et la plus chère des peintures du 20ème siècle jamais vendues. L’image, icône absolue du 20ème siècle, fait partie d’une série de quatre œuvres produites en 1964. Elle a redéfini en quelques instants la cote de l’artiste – et les capacités du marché contemporain, par la même occasion.

2. La vente à retenir en 2022 : la collection Paul Allen

Les ventes à retenir en 2022 : La collection Paul Allen
Les Poseuses, Ensemble (Petite Version) par Georges Seurat, le clou de la vente de la collection de Paul Allen chez Christie’s à New York en 2022. © Jeenah Moon, The New York Times

La vente de la collection du co-fondateur de Microsoft, Paul Allen, a décroché un record exceptionnel en novembre 2022… Celui de générer 1.5 milliards de dollars sur 2 jours ! Les ventes d’œuvres qui dépassent les 100 millions de dollars forment un club assez restreint. Lors de la vente Paul Allen, pas moins de 5 peintures y sont entrées en l’espace de quelques heures. Le clou du spectacle ? Les Poseuses de Georges Seurat, acquises pour plus de 149 millions de dollars. Pas loin derrière, on retrouve Cézanne, Van Gogh, Gauguin, et une forêt de bouleaux signée Gustav Klimt. Cette dernière, vendue à 104.5 millions de dollars, a battu le propre record de l’artiste, établi à 88 millions depuis 2006.




3. Le divorce d’un patrimoine : la collection de Linda et Harry Macklowe

Sale of the Macklowe collection 2022, Sotheby's
La vente historique de la collection Macklowe, chez Sotheby’s à New York © Sotheby’s

Quelques mois avant la vente de Paul Allen, c’est celle du couple Macklowe qui a dominé le podium des enchères. La vente, organisée par Sotheby’s New York, a généré 676.1 millions de dollars. Combinée à la première partie vendue en novembre 2021, la collection Macklowe dans son entièreté a atteint en 2022 une valeur totale de 922 millions de dollars. Ainsi, elle est devenue la collection privée la plus chère jamais vendue aux enchères… pendant quelques mois, avant d’être supplantée par celle de Paul Allen !

4. Les marchés asiatiques : un record pour Zao Wou-Ki

Les ventes à retenir en 2022 : Zao Wou Ki à Hong Kong
Zao Wou-Ki, 20.09.64 exposé chez Christie’s à Hong Kong © Christie’s

En mai, l’œuvre 20.09.64 de l’artiste chinois Zao Wou-Ki a été acquise pour 35.5 millions de dollars, un nouveau record pour l’artiste déjà hautement coté. En effet, c’est désormais la plus chère des œuvres simples de l’artiste (le record général étant détenu par son triptyque Juin-Octobre 1985, acquis pour 65 millions en 2018). Cette vente est surtout représentative de la croissance dynamique du marché asiatique, boostée par l’alignement de nombreux facteurs favorables. Parmi eux, on compte des jeunes collectionneurs particulièrement actifs et un usage répandu des canaux de vente digitaux. Sans oublier l’investissement conséquent d’acteurs internationaux majeurs sur le continent, comme la première édition de Frieze Séoul et le développement de nouveaux sièges Sotheby’s en Chine, pour n’en citer que deux.




5. L’artiste à retenir en 2022 : Ernie Barnes

Les ventes à retenir en 2022 : Ernie Barnes, The Sugar Shack
Ernie Barnes, The Sugar Shack, 1976 © Christie’s

Encore sous-cotées et sous-représentées dans le marché, les œuvres d’artistes noirs ont connu de beaux succès en 2022. Nous pourrions par exemple citer l’intérêt pour Kerry James Marshall, dont les œuvres se sont vendues à 6 millions de dollars à Frieze London et 2.8 millions à Art Basel Miami. Mais s’il y a un nom à retenir en 2022, c’est celui d’Ernie Barnes. En mai, son œuvre The Sugar Shack est partie à plus de 15 millions de dollars aux enchères. Un prix qui représente 75 fois sa valeur estimée ! À l’automne, Bonham’s affiche une estimation quatre fois plus élevée pour Solid Rock Congregation (500 000 à 700 000 dollars). Résultat ? Elle aussi est pulvérisée par le prix final d’acquisition : 1.6 millions de dollars. Ces résultats prometteurs élargissent considérablement les horizons du marché pour toute une génération d’artistes noirs.

6. Des millionnaires en foire : un record pour Louise Bourgeois

L'araignée de Louise Bourgeois vendue pour 40 millions de dollars à Art Basel en 2022
La bien-nommée Spider de Louise Bourgeois trônant dans le stand de la galerie Hauser & Wirth à Art Basel 2022 © Succession de l’artiste, et Hauser & Wirth / Photo : Jon Etter

Dans le monde des enchères, les montants sont bien plus volatiles qu’en galerie. Cependant, on constate également des ventes records dans un autre secteur qui s’est avéré être particulièrement dynamique en 2022 : les foires. Après une année 2021 hésitante, les événements de 2022 ont témoigné d’une forte volonté d’investir chez les collectionneurs. Par exemple, la première édition de Paris+ par Art Basel a attiré de nombreux acheteurs internationaux qualifiés. La galerie Pace a vendu une œuvre de Robert Motherwell pour 6.5 millions de dollars. David Zwirner s’est également séparé d’un Joan Mitchell pour 4.5 millions de dollars. À Art Basel, Hauser & Wirth a vendu sur son stand une araignée de Louise Bourgeois pour 40 millions de dollars ! C’est donc en foire, que l’artiste a atteint son prix de vente le plus élevé.




Que retenir pour appréhender 2023 ?

De manière générale, l’année 2022 a été marquée par un grand enthousiasme pour l’achat d’art. Malgré le contexte économique global complexe, les gros collectionneurs n’ont pas ralenti. Au contraire, les portefeuilles importants étaient prêts à investir lourdement. Les nouveaux records pour des artistes tels qu’Andy Warhol, Zao Wou-Ki et Louise Bourgeois, témoignent d’un intérêt constant pour les valeurs sûres. On remarque aussi l’apparition de belles opportunités au sein des foires. La première édition de Paris+ n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’envie des acheteurs de voyager pour enrichir leur collection, ce qui continuera en 2023. Parmi eux, beaucoup d’Américains, qui ont profité du taux du dollar, particulièrement avantageux. Enfin, on note de très belles performances pour les œuvres d’artistes noirs, et en général un fort intérêt pour l’art en rapport avec les questions socio-politiques et la notion d’identité.

Chez Artsper, nous avons adoré suivre les nombreuses péripéties de l’année 2022, et nous avons déjà hâte de voir ce que la nouvelle année nous réserve… Et vous, quels résultats vous ont marqué.e ?




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