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Quand les couturiers empruntent aux artistes
Inspirez-vous 09 Sep 2016

Quand les couturiers empruntent aux artistes

L’art et la mode ont toujours été liés. En haute couture comme en prêt-à-porter, la conception de tout habit passe effectivement par une phase de création artistique. L’histoire de la mode, au même titre que celle de l’art, est marquée par des révolutions. On retrouve de nombreux échos de discours visionnaires de certains artistes dans les créations de leurs homologues couturiers. La mode s’inspire de l’art et l’art dialogue avec la mode… Ce n’est donc pas étonnant que leur histoire commune soit constituée de nombreuses collaborations, dont les fruits sont de véritables œuvres d’art.  

Dali x Schiaparelli

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La femme de Dali, Gala, pose avec le chapeau-chaussure de « Schiap ».

En s’inspirant d’une photographie de Salvador Dalí avec une chaussure à talon sur la tête, l’excentrique créatrice italienne Elsa Schiaparelli crée en 1937 un accessoire des plus surréalistes : un chapeau-chaussure. Contrairement à sa rivale Coco Chanel, Schiaparelli considère la mode comme un art (et non un métier). Ayant trouvé chaussure à son pied dans l’esprit décalé de Dali, Schiaparelli collabore avec lui à plusieurs occasions. Elle le fit notamment pour une robe homard imaginée par l’artiste espagnol.

Mondrian x YSL

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La robe Mondrian a connu un énorme succès commercial.

Une des créations les plus célèbres de Yves Saint Laurent, la robe Mondrian, est  présentée pour la première fois en 1922. Dans une collection de 10 robes, le couturier s’amuse à décliner le tableau d’art abstrait de Piet Mondrian avec une coupe unique, droite et courte. La robe fait la une de plusieurs grands magazines de mode et est copiée dans toutes les grandes enseignes, lui valant un statut iconique !

Pollock x Beaton

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Série de photos de Cecil Beaton avec les toiles de Jackson Pollock dans Vogue

En 1951, le magazine américain Vogue publie des photos de la photographe américaine Cecil Beaton. Les modèles apparaissent devant les toiles de l’artiste Jackson Pollock. La série, intitulée « The New Soft Look » met ainsi en scène le mouvement artistique qui intrigue le monde entier à l’époque, l’expressionnisme abstrait. Par la suite, de nombreux couturiers s’inspirent des motifs empreints de liberté du célèbre Pollock.

Elmgreen + Dragset x Prada

Située le long de l’US Route 90, l’installation « Prada Marfa » est devenue une attraction controversée.

La scène est un peu absurde : une boutique Prada en plein milieu du désert texan où aucun échange marchand n’a jamais eu, et n’aura jamais, lieu. Cette installation artistique est signée par le duo danois Elmgreen + Dragset. Elle se situe à 45 km de la petite ville de Marfa, d’où son nom « Prada Marfa ». Cette « boutique-sculpture » minimaliste est dotée d’une porte qui ne s’ouvre pas. Elle contient pourtant en vitrine vingt chaussures à talon, pieds gauches uniquement, et six sacs à main. Reflet de notre époque, cette installation questionne la société de consommation.

Aujourd’hui, les couturiers ne cessent de faire appel aux artistes dans leur recherche d’images et de motifs toujours plus créatifs. En 2013, pour célébrer les 10 ans de la maison Alexander McQueen, l’artiste britannique Damien Hirst dessine une série de motifs qui font l’objet d’une collection de foulards. Louis Vuitton a également fait appel à plusieurs artistes pour réinventer des modèles de sac. Pour la « Arty Capucines », la maison de couture a collaboré avec Alex Israel, Jonas Wood, Tschabalala Self, ou encore Sam Falls. De leur côté, les artistes emploient également les symboles et logos de la mode, comme le double « C » de Chanel. Pas prête à se terminer de sitôt, la relation qu’entretiennent l’art et la mode nous promet de belles futures rencontres !