L'Odyssée artistique d'Arman

Arman, né Armand Pierre Fernandez le 17 novembre 1928 à Nice, en France, est le fils d’Antonio, un marchand de meubles et d’antiquités. Dès son enfance, il est familiarisé avec les objets d’art grâce au magasin de son père. À l’âge de dix ans, il commence à peindre et à 19 ans, il rencontre Yves Klein, qui devient un ami proche et une influence majeure sur sa carrière. Il a choisi de signer ses œuvres d’art avec son prénom seulement, puis en 1958, suite à une erreur d’impression, il retire la lettre finale.

1. Plongée dans la vie de l’artiste

Après avoir étudié à l’École des Arts décoratifs de Nice puis à l’École du Louvre à Paris, Arman part enseigner le judo à Madrid en 1951. Cependant, il retourne rapidement en France pour se consacrer entièrement à l’art. De 1959 à 1962, il développe son style distinctif, introduisant ses célèbres concepts de « Poubelles » et « Accumulations ».
En 1959, Arman commence la série des « Poubelles », où il expose des ordures ménagères et des détritus. En 1962, il crée ses premières « Accumulations », collections d’objets identiques agencés dans du polyester ou du Plexiglas. Ces œuvres effacent la singularité des objets, illustrant la profusion et le caractère périssable des produits de la société de consommation.

En 1961, Arman réalise sa première exposition à New York. Il explore des matériaux innovants comme le polyester et le Plexiglas et s’engage dans le mouvement des Nouveaux Réalistes. Partageant son temps entre les États-Unis et l’Europe, il multiplie les expositions et crée des œuvres monumentales. Aujourd’hui, ses œuvres figurent dans les plus grandes collections et musées du monde. C’est un artiste aux multiples facettes, maîtrisant à la fois la peinture, l’illustration, la sculpture, les arts visuels et la performance.

Influences d’Arman

L’environnement familial d’Arman, avec un père brocanteur et amateur d’art, a été essentiel dans sa formation artistique. Dès son enfance, il est initié à l’art et à la musique, influençant profondément sa future carrière. La rencontre avec Yves Klein, un artiste novateur, est également déterminante pour Arman.

Sous l’influence d’artistes comme Serge Poliakoff et Nicolas de Staël, Arman développe un intérêt pour le surréalisme et les objets manufacturés. Il considère ces objets comme des extensions de la main humaine. Cette fascination pour les objets et leur accumulation devient une caractéristique majeure de son œuvre. Son travail est également marqué par l’influence du mouvement Dada et, plus tard, il impactera le mouvement Pop Art.

Nouveau Réalisme

Arman est l’un des fondateurs du mouvement des Nouveaux Réalistes, créé en 1960 avec des artistes tels qu’Yves Klein, César, et Jean Tinguely. Le Nouveau Réalisme propose une approche innovante du réel, souvent par l’utilisation d’objets de récupération et de rebuts.
À travers sa série d’accumulations, Arman interroge le statut de l’objet dans l’art et dans la société de consommation. En assemblant des objets ordinaires, il en modifie la perception et met en lumière leur caractère éphémère et périssable. Ainsi, il critique la surconsommation et la culture de masse.

En 1961, lors du 1er Festival du Nouveau Réalisme à Nice, Arman crée sa première « Colère » publique en brisant des meubles.

L’affinité d’Arman pour les violons

En 1974, Arman présente son exposition « Concrete Lyrics » à la Andrew Crispo Gallery, à New York. Cette série met en scène des instruments de musique disséqués et incorporés dans du béton, explorant ainsi une nouvelle dimension artistique. En 1983, il présente « Arman’s Orchestra » à la Marisa del Re Gallery, également à New York. Cette exposition est constituée d’instruments à corde en bronze, offrant une vision unique de l’art musical.

L’intérêt particulier d’Arman pour les violons s’inscrit dans sa démarche de destruction et de création. Les violons, symboles de musique classique et d’émotion, deviennent des objets de ses célèbres « Colères » et « Accumulations ». En brisant et en rassemblant ces instruments, Arman critique la sacralisation des objets tout en leur offrant une nouvelle forme esthétique. Le violon, avec sa structure complexe, lui permet d’explorer la matérialité et de transformer des objets précieux en œuvres d’art percutantes. Les violons disséqués et intégrés dans ses sculptures représentent ainsi un hommage à la musique tout en soulignant la fragilité et l’obsolescence des objets de notre société.

L’héritage d’Arman : Défier les frontières, inspirer les générations

La citation d’Arman, « Je voudrais stopper la vitesse, l’explosion, l’éclatement, pièces rapportées du temps, accidents précieux où le hasard est toujours le même et encore répété… », résume parfaitement son engagement artistique. Au cours de sa carrière, Arman a réalisé plus de 500 expositions personnelles, dont 77 en musées, témoignant de son influence durable dans le monde de l’art contemporain. Arman a su défier les conventions et d’explorer de nouvelles formes d’expression artistique, laissant derrière lui un héritage riche et inspirant. Découvrez-en plus en explorant la vaste collection d’œuvres d’art d’Arman sur différents supports d’Artsper !