"LE BORD DES MONDES" - LE PALAIS DE TOKYO A LA FRONTIERE DES POSSIBLES
Peut-on faire des oeuvres qui ne soient pas « d’art »? Marcel Duchamp 1913. C’est à travers cette thématique que l’exposition « Le bord des mondes » au Palais de Tokyo fera son entière réflexion. Autour d’une trentaine d’artistes contemporains, l’exposition explorera les limites de la création en s’interrogeant sur différentes approches. Confins des réalités, Frontières des possibles. Les artistes continuent inlassablement à repousser les limites de la création. Qu’est-ce qui fait l’essence d’une œuvre d’art ? L’œuvre d’art à proprement dite devient le résultat d’une véritable réflexion qui dépasse la démarche artistique classique. L’artiste s’interroge sur des notions plus profondes aux périphéries de la zone traditionnelle de l’art en allant plus loin et en questionnant son expérience même.
L’exposition nous fait découvrir un monde fantastique où les « Strandbeasts » (créatures de plage) de Théo Jansen cotoient les «atrapanieblas » (pièges à brume) de Carlos Espinosa. Deux créatures chimériques nées de l’imagination de ces deux artistes.
Carlos Espinosa est un artiste chilien qui invente des sortes de pièges, attrapes nuages, qui capturent l’eau à travers une structure en métal fine. Cette invention est créée dans le but de trouver «des solutions durables de cohabitation de l’homme avec son environnement ». En effet, grâce aux pièges à brumes, Carlos réussit à saisir une matière fugace et invisible pour qu’elle puisse être conservée et utilisée par l’homme.
Face à ces créations vaporeuses et merveilleuses, un monstre géant presque mythologique : le «Strandbeast» de Théo Jansen. Ces «créatures de plage» sont des constructions monumentales crées à partir de tubes électriques, de bambou et de voiles. Elles sont réalisées sur les plages de Scheveningen. La démarche de l’artiste suit les principes de l’évolution et des codes de la génétique. Il cherche à affronter les idées préconçues sur le naturel et l’artificiel et l’organique et le mécanique en mettant en cause le propre mécanisme d’évolution des «Strandbeasts».
Recherches topographiques également avec les artistes Jerry Gretzinger et Rose-Lynn Fisher.
Observons tout d’abord les planisphères irréels de Jerry Gretzinger, un cartographe original qui crée un monde imaginaire se développant au gré de ses modifications cartographiques.
«Topography of tears» est une étude au microscope des larmes de l’artiste Rose-Lynn Fisher ou de ses proches. Ces «vues aériennes de terrains émotionnels.» comme elle les appelle rassemblent des centaines d’images d’une grande diversité capturant les vertiges affectifs de l’humain.
«Le bord des monde » aborde également le monde de la mode avec les artistes Iris Van Herpen et Charlie le Mindu. Ce dernier travaille sur les cheveux en tant que revêtement, explorant les limites de cet élément de parure original. Quand à Iris Van Herpen, elle travaille les technologies digitales et numériques dans ses créations qui invitent le spectateur à reconsidérer la vision du vêtement comme un simple ornement.
Création Charlie le Mindu
Création de Iris Van Herpen
N’oublions pas Tomàs Saraceno et ses recherches sur les systèmes biologiques et environnementaux à travers l’étude de toiles d’araignées.
Ainsi que Hiroshi Ishiguro et ses robots anthropomorphiques aussi surprenants qu’angoissants.
Enfin, pour les citer, Jesse Krimes, Bridget Polk, Arnold Odermatt et Kenji Kawakami et d’autres sont à découvrir au Palais de Tokyo du 18 Février au 17 Mai 2015 pour une exposition collective au-delà des possibles. Un évènement qui pourrait bien bouleverser votre perception du monde si vous vous laissez prendre au jeu.

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