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La minute arty 13 Fév 2015

Good to Know : Expressionnisme Abstrait

Good to Know : Expressionnisme Abstrait

La déclaration de la Seconde Guerre Mondiale en 1939 entraîne l’exil de nombreux artistes. Les surréalistes se déplacent à New York avec leur liberté,  leur identité picturale, leur automatisme. Les futurs peintres expressionnistes, Pollock, Rothko vont découvrir cette peinture au MoMA. L’Ecole de New York naît de la rencontre entre les peintres américains à la recherche de nouvelles solutions plastiques et les surréalistes exilés d’Europe. Les peintres américains redécouvrent les arts amérindiens et vont être influencés par les lectures du psychiatre suisse Carl Gustave Jung.

De ces sources d’inspiration ils retiennent la représentation du monde intérieur. Les artistes américains de l’Ecole de New York ont la même démarche artistique : liberté gestuelle, grands formats, processus même de peindre, séries. On pense à Jackson Pollock, Mark Rothko, Clyfford Still, Barnett Newman, Robert Motherwell…

On reconnaît deux tendances de l’expressionnisme abstrait : l’Action Painting portée par Jackson Pollock, et le Colorfield Painting portée par Mark Rothko.

 L’Action Painting

Jackson Pollock est influencé par l’automatisme des surréalistes européens, les arts primitifs des Indiens d’Amérique, les fresques monumentales mexicaines et va faire une synthèse des héritages artistiques qu’il reçoit.

En 1947, Jackson Pollock met en place une nouvelle manière de peindre, c’est l’Action Painting, ou la « peinture d’action ». Décrit par Harold Rosenberg, ce concept décrit aussi bien la technique que le courant pictural. Pollock abandonne l’usage du pinceau, il installe sa toile au sol et l’investit physiquement.

Rosenberg écrit en 1952 « les peintres américains commencèrent à considérer la toile comme une arène ». Les techniques sont variées : le dripping (projeter la peinture sur la toile), le pouring (le pot de peinture est préalablement percé puis projeté sur la toile), le « all over » (la toile est recouverte de peinture).

Convergence, 1952

En aout 1949, le magazine Life a pour titre « Pollock est-il le plus grand peintre américain vivant ? ».

Soutenu par Peggy Guggenheim, mécène, collectionneuse et galeriste américaine qui va organiser un « salon de printemps des jeunes artistes » accueillant presque uniquement des artistes américains. Elle possèdera la plus belle collection de Pollock en 1946.

Franz Kline, Robert Motherwell, Willem de Kooning se revendiquent également de l’Action Painting : le geste est au cœur de leur démarche, l’artiste est en action.

Robert Motherwell, Elegy to the Spanish Republic, N. 110, 1971 ©Guggenheim
Franz Kline, Mahoning, 1956

Le Colorfield Painting

 C’est l’autre courant de l’expressionnisme abstrait. Défendu) par Clement Greenberg, le Colorfield Painting ne met plus en avant la gestuelle de l’artiste, mais c’est la couleur qui crée le tableau. La peinture du champ coloré dont les représentants sont Mark Rothko, Barnett Newman, Clyfford Still. « La chaleur sombre de la couleur dans les peintures de Newman, Rothko et Still estompent les valeurs et donnent à la surface une planéité nouvelle qui vibre et qui respire ».

Né au même moment que l’Action Painting, le Colorfield est constitué de peintures colorées.

Mark Rothko (né Rothkowitz) développe une nouvelle manière de peindre, une peinture aux espaces flous.

Le format est monumental, vertical constitué de champs colorés. Rothko invite le spectateur à pénétrer dans sa toile, à ne plus tenir compte de ce qu’il y a autour et à se laisser aller à une forme de spiritualité.

Orange, Red, Yellow, 1961 ©Mark Rothko
Number 10, 1950, ©MoMA

 Clyfford Still et Barnett Newman participent aussi du Colorfield Painting. Ils explorent chacun à leur manière le champ coloré. Clyfford Still déchire la couleur, Barnett Newman lui partage la peinture en deux espaces avec « le zip »  dans sa série « Onement » en 1948.

Clyfford Still, Untitled, 1956, ©Whitney Museum of American Art
Barnett Newman, Vir Heroicus Sublimis, 1950,©MoMA

 En 1952, le MoMA diffuse l’Expressionnisme abstrait avec The New American Painting, un programme destiné à soutenir l’Ecole de New York.

L’Ecole de New York donne tout son sens à la peinture par le geste, l’Action Painting, et par la couleur, le Colorfield Painting.

Clement Greenberg soutient également la Post-Painterly Abstraction qui est un renforcement de l’abstraction à partir de 1964.

Kenneth Noland, Jules Olitski, Morris Louis en sont les représentants.

Encore plus d’expressionnisme abstrait et de post-painterly abstraction :

Jackson Pollock, Autumn Rythm (Number 30), 1950
Mark Rothko, Number 3/13, 1949, ©MoMA
Morris Louis, Floral (detail), 1959-1960, ©Estate of Morris Louis
 Jules Olitski, Cleopatra Flesh, 1962, ©MoMA

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