Nos 5 œuvres d'art préférées d'Alekos Fassianos

Alekos Fassianos est né et a grandi à Athènes, avant de rejoindre Paris où son talent a explosé au grand jour. Les gravures et les peintures de l’artiste ont figuré dans certaines des expositions d’art contemporain les plus prestigieuses du monde, de la Biennale de Venise à la Facchetti Gallery de New York. Son style caractéristique s‘inspire des récits mythologiques célèbres, nourris par son héritage grec. Mais il témoigne aussi de la discipline avec laquelle il a été formé à la lithographie. Ainsi, le travail de Fassianos fusionne avec brio les motifs helléniques traditionnels avec les courants qui ont animé la scène artistique parisienne à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Découvrez sans plus tarder nos 5 œuvres préférées d’Alekos Fassianos, à retrouver sur Artsper !

1. Une ode à l’antiquité : Dionysos, 2003

Diplômé de l’école des Beaux-Arts d’Athènes, Alekos Fassianos obtient en 1960 une bourse pour poursuivre sa formation à Paris. C’est à ce moment-là qu’il se consacre à la lithographie, une méthode d’impression utilisant de l’eau et de l’encre insoluble. Son estampe de 2003, Dionysos, illustre bien sa maîtrise de cette technique. Il utilise des couleurs vives pour attirer notre regard sur l’association symbolique entre le dieu grec et son rôle de gardien des vendanges, du vin et de la fertilité rituelle de la nature. Nos yeux sont également attirés par la couleur inhabituelle du temple dionysiaque, en rose. Ainsi, l’artiste nous invite à redécouvrir l’Antiquité classique sous un prisme résolument moderne.

2. Une mélodie en mouvement : Lettonie en musique, 1990

Fassianos a produit Lettonie en musique en 1990. À cette période, il expose ses œuvres dans toute l’Europe et au-delà des frontières. Dans cette lithographie, il s’éloigne de l’imagerie hellénique traditionnelle. À l’inverse, il nous offre une représentation contemporaine d’un récital musical en plein air. Cette œuvre témoigne également de la puissance des couleurs dans le travail de Fassianos. Seule la gravure méticuleuse du pochoir par l’artiste permet de distinguer le violoncelliste de son instrument. Laissez-vous surprendre par ce concert rythmé par la brise, où l’on croirait presque entendre les oiseaux chanter… Le mariage entre le bleu et le rouge, mais aussi les mots délicatement écrits à la main, donnent une impression d’équilibre visuel et d’harmonie globale.

3. Un moment de calme : Paysage, 1970

S’il est reconnu pour sa maîtrise de la lithographie, Alekos Fassianos est également passé maître dans l’art de la gravure. Il achève l’œuvre Paysage en 1970. C’est pile un an avant les débuts de Fassianos à la Biennale de São Paolo, qui seront salués par la critique. Vous vous demandez pourquoi cette œuvre figure parmi nos coups de cœur ? Nous apprécions son apparente simplicité, digne d’un grand maître. Au premier regard, une volée d’oiseaux dans le ciel survole un ensemble de bâtiments paisibles… C’est l’image même de la sérénité. Pourtant, Fassianos nous amène à apprécier le niveau de détails minutieux que nécessite une telle gravure. On le voit notamment sur les feuilles au premier plan à droite et les volets de la maison au centre.

4. Une gravure anthropomorphiste : Le fumeur de cigarette et le cheval, 1990

L’artiste réalise cette gravure dans la seconde moitié de sa carrière. Bien que les récits mythologiques de sa culture grecque natale soient une source d’inspiration majeure, les figures humaines et les représentations anthropocentriques ont également toujours été au cœur de l’œuvre de Fassianos. L’artiste semble évoquer la domination de l’homme. En effet, le fumeur tient de manière ostensible la queue du cheval tout en regardant l’animal attelé. Pourtant, le plus intéressant est peut-être le jeu de symétrie entre les deux personnages. Fassianos utilise le rouge et le bleu pour le cheval et pour l’homme, invitant notre regard à s’interroger sur cette rencontre inattendue. Ainsi, la chaleur de la cigarette du fumeur se reflète dans la rage qui émane des yeux du cheval, comme un dialogue passionné.

5. Une vision en rouge : Femme nue, 1969

Notre dernier coup de cœur est pour Femme nue, que Fassianos achève aux premiers stades de sa carrière, en 1969. En 1967, l’artiste est chassé de sa ville natale, Athènes, après le coup d’État des colonels. Il revient à Paris en tant qu’exilé politique, alors que sa réputation internationale n’en est qu’à ses débuts. L’œuvre monochrome témoigne peut-être de la violence de cet événement. Le corps est représenté de manière quasi abstraite. C’est en particulier le cas pour le visage et les cheveux de la femme, ce qui permet au regard du spectateur de se déplacer autour de la gravure et d’explorer son sentiment mélancolique. Comme dans son œuvre Lettonie en musique, Fassianos utilise méticuleusement le pochoir pour créer une illusion de texture corporelle et de profondeur. Une preuve en image de la maîtrise de la lithographie de Fassianos !

Vous connaissez désormais nos 5 œuvres préférées d’Alekos Fassianos. L’artiste, décédé en 2022, jouit d’une réputation internationale depuis plusieurs décennies. Nous aimons particulièrement les récits racontés par Fassianos et les réflexions sous-jacentes dans ses œuvres. Sans oublier le rendu saisissant des couleurs, les motifs grecs classiques et sa maîtrise des techniques artistiques contemporaines. Et vous, quelles sont les œuvres de Fassianos que vous aimez ?