Une brève histoire de la lithographie

La lithographie a révolutionné le monde de l’impression et de l’art au début des années 1800. Technique permettant à la fois de créer une œuvre originale et de la reproduire, le tirage lithographique séduit encore nombre d’artistes. Mais par qui a-t-il été inventé ? À quelle époque et dans quel pays ? Et comment est-il devenu le moyen d’expression artistique que nous connaissons aujourd’hui ? Artsper vous propose de répondre à toutes ces questions dans une brève histoire de la lithographie !

Une brève définition de la lithographie

Le mot lithographie associe deux mots grecs : « lithos » – ou pierre – et « graphein », qui veut dire écriture. À l’image de son nom, le tirage lithographique est une technique d’impression utilisant principalement la pierre. La lithographie permet de graver des textes, des illustrations ou des dessins sur une pierre calcaire posée à plat. Procédé révolutionnaire pour l’époque, il devint au début du 19^ème siècle la technique de reproduction la plus efficace.

Aloys Senefelder, l’inventeur de la lithographie

Les premiers essais datent de 1796 et ont été effectués par l’acteur et écrivain allemand Aloys Senefelder. Souhaitant diffuser ses poèmes, il ne trouve pas d’éditeur et manque d’argent pour les publier par un procédé classique. Il décide alors de créer sa propre technique d’impression. Mais celle-ci lui donnera du fil à retordre, et Senefelder essuie de nombreux échecs avant de parvenir au procédé chimique final. Il va d’abord faire toutes sortes d’expérimentations à l’aide de cuivre. Il invente d’abord la stéréotypie typographique, jusqu’à découvrir la pierre calcaire de Solnhofen, qui révolutionnera son procédé. Après des années de recherches, les premiers tirages lithographiques voient le jour, fruits d’une grande détermination. C’est en 1799 qu’Aloys Senefelder finit par breveter son invention : c’est la naissance de la lithographie.

Une technique qui séduit rapidement les imprimeurs

Suite à cela, un professeur de dessin nommé Mitterer reprend l’idée de Senefelder et y ajoute la presse à moulinet. Il réalise alors de remarquables reproductions de dessins au crayon. Rapidement, plusieurs ateliers de lithographie ouvrent dans la ville de Munich et de nombreux imprimeurs privilégient cette nouvelle technique. Plus facile et moins coûteuse que la gravure sur pierre classique, l’impression lithographique devient très populaire.

L’influence française dans la diffusion de la lithographie

Il ne faudra ensuite que peu de temps à l’invention pour se diffuser en Europe. Dès 1801, elle se fait connaître à Paris et à Londres. En France, c’est notamment Louis-François Lejeune, Frédéric André et Édouard Knecht – le neveu d’Aloys Senefelder – qui la rendront célèbre. L’imprimeur parisien Charles Philibert de Lasteyrie va aussi jouer un rôle important dans son développement. C’est d’ailleurs en France qu’elle se fait appeler « lithographie », un nom qui restera gravé dans la roche !

L’entrée de la lithographie dans le monde de l’art

Procédant à plusieurs améliorations techniques vers 1825, l’imprimerie Godefroy Engelmann finira d’asseoir la popularité du tirage lithographique. C’est par le biais d’illustrations de voyages qu’il commence à se faire une place dans le milieu artistique. Séduisant tout autant les impressionnistes, les illustrateurs en vogue, que les peintres romantiques, de nombreux artistes s’en emparent. Et cela ne fait qu’amplifier lorsque Engelmann invente la lithographie en couleur, en 1837. De Manet à Braque, en passant par Matisse, Miro ou Mucha, le 19^ème siècle marque le règne de l’art lithographique.

Le tirage lithographique : faible coût et fort potentiel créatif

Si de nombreuses avancées techniques ont depuis vu le jour, la lithographie reste un procédé peu coûteux et très créatif. Alliant l’authentique et l’impression, elle permet aux artistes de créer une œuvre d’art faite à la main et reproductible. Pour cette raison, elle offre aussi à tout amateur.ice d’art la possibilité d’acheter une œuvre originale à un prix abordable. Une qualité qui fait de l’estampe un art à part entière, au même titre que la peinture ou la sculpture !