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Interview : Jo di Bona, figure montante du street art
La minute arty 25 Sep 2015

Interview : Jo di Bona, figure montante du street art

Né dans le 93, Jo Di Bona a fait ses armes artistiques sur murs et trains aux côtés de Nestor & Lek, et ce dès le début des années 90 avec leur team, VF. Fervent adepte du graffiti et de ses codes, Jo di Bona va s’en éloigner petit à petit et créer ce qu’il nommera par la suite le « pop graffiti », où il mélangera les collages, les diverses influences du graffiti, mais aussi la culture pop dont il s’est profondément imprégné. Artsper est allé poser quelques questions à cet artiste en pleine ascension !

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© Alex Gallosi

1. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Vous commencez par le graffiti, puis vous lancez dans la musique, pour revenir ensuite vers le street art. Entre les deux, votre cœur balance ?

Alors en ce moment, mon petit cœur n’a pas trop le temps de balancer, mais je viens juste de voir le film « Artifact » sur le groupe 30 Seconds to Mars, que j’adore, et ça m’a un peu chatouillé !

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© Alex Gallosi

2. Quelle est aujourd’hui la place de la musique dans votre création plastique ?

Paradoxalement, j’écoute beaucoup plus de musique maintenant que lorsque j’étais à fond dans la musique… Je découvre plus d’albums aujourd’hui, et j’ai plus le temps de les assimiler pendant que je peins – ou en voiture, dans laquelle je passe une bonne partie de ma vie ! Je suis très pop rock dans l’âme, mais quand je suis à l’atelier je préfère du classique ou du jazz pour rester concentré. Par contre, pendant les performances live, je ne m’isole pas avec un casque car j’aime être à l’écoute de ce qui se passe autour de moi et de pouvoir échanger avec le public. Mais en vérité, la musique ne me quitte presque jamais !

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© Alex Gallosi

3. Quelle a été votre trajectoire dans l’univers du street art et qui sont vos références en la matière ?

Sans vouloir trop jouer sur les mots, je reste avant tout un graffiti artist. J’ai commencé par les murs et les trains de 1988 à 2000, et à part quelques modifications dans ma vision de ce que peut être un graffiti, je fais plus ou moins toujours la même chose aujourd’hui. J’ai repris la peinture depuis fin 2012, et mes références sont très larges. On va d’abord citer les filles que j’adore, comme Mad C, Indie 184, Vinie, KristX… Ou alors Smash 137, Katre, Hopare, Kanos, Basto, Tarek… J’aime beaucoup de choses en fait!

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© Alex Gallosi

4. Vous vous définissez comme « pop graffitiste ». Qu’est-ce qui vous attire et vous inspire dans le pop art? 

Et bien j’aime le côté « popular » de « pop » – cette mise en avant du quotidien sublimé pour en tirer son essence, ce côté « too much », vintage, et en même temps qui sait si bien rendre hommage aux acteurs de son époque ! Et puis finalement l’art populaire, aujourd’hui, c’est le graffiti – et je trouve qu’il se marie tellement bien avec le pop… Donc « pop graffiti » c’est cool, ça me définit bien.

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© Alex Gallosi

5. Pouvez-vous nous parler des œuvres que vous allez présenter le 9 octobre à la Galerie Carole Kvasnevski ?

J’ai envie qu’elles soient des extraits de ce que je vis et de ce que je partage lorsque je peins dehors… D’ailleurs, je les peins toutes dehors pour qu’elles soient explosives et pleines d’énergies ! Elles sont exclusivement peintes avec les mêmes outils que j’utilise sur les murs pour garder cette cohérence, et cette vie.

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© Alex Gallosi

6. Voyez-un inconvénient à passer de la rue à la galerie ? Adoptez-vous le même langage ?

Comme je vous le disais précédemment, j’ai peint un peu plus de 10 ans dans la rue pour ensuite entrer dans les salles d’expos. Aujourd’hui, j’ai fait le chemin complètement inverse: j’ai commencé fin 2012 sur toile pour arriver sur des murs de plus en plus grands… Pour moi, en art, il n’y a aucune règle. Et il ne devrait jamais y en avoir. Il y en a bien assez comme ça, donc rien ne me pose de problème en art, tout est envisageable ! Et pour le langage, c’est comme une signature, je reste toujours le même, que je peigne une toile ou un mur. Ce qui change, c’est le format et le support, et c’est à l’artiste de s’adapter!

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© Alex Gallosi

7. Jo di Bona, vous avez inauguré le festival Rock en Seine cette année avec une performance live. Une belle manière de coupler votre pratique artistique et votre passé de rockeur ! C’est une expérience à renouveler ?

Oh yes, c’était vraiment top ! Je n’avais jamais peins devant autant de monde ! C’est un festival que j’aurais adoré faire avec mon groupe, et finalement je l’ai fait avec mes bombes. C’est drôle non?

HALL FME by Jo Di Bona @ Hôpital Robert Ballanger  Aulnay-sous-Bois Janvier 2015 5mx5m 01
© Alex Gallosi

8. Vous avez exposé à l’étranger, vous faites régulièrement des performances, et accumulez les projets de commandes. Les choses s’accélèrent pour vous ! Quels sont vos projets en termes de développement ou de collaborations artistiques ?

J’ai plusieurs projets en cours, notamment certains que je souhaite mettre en pratique. Mais c’est une surprise, je ne veux pas qu’on me pique mes idées ! Sinon j’ai des partenariats pour des ONG, Emmaüs et quelques marques aussi, je n’ai presque plus le temps d’exposer… C’est pour ça que je suis ravi d’exposer à la Galerie Carole Kvasnevski, mon premier solo show depuis un bon moment. Mais j’essaye, même si c’est difficile, de vivre au jour le jour. Carpe Diem !