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Au cours des 50 dernières années, Marina Abramović est devenue la personnalité dominante de l’art de la performance. Ses œuvres, qui suscitent la réflexion et sont souvent choquantes, ont attiré des visiteurs du monde entier, faisant passer l’art de la performance d’une niche à une forme d’art reconnue. Bien qu’elle soit célèbre pour son ouverture d’esprit, le mystère entoure toujours cette artiste d’origine yougoslave. Rejoignez Artsper pour découvrir 10 choses que vous devriez savoir sur Marina Abramovic !
Abramović a eu une éducation très stricte, cependant, sa mère était une grande partisane des arts et a encouragé le développement artistique d’Abramović dès son plus jeune âge. Elle s’est donc intéressée à la peinture et s’est inscrite à l’Académie des beaux-arts de Belgrade pour poursuivre ses études. C’est là, cependant, qu’Abramović a commencé à explorer son corps à la fois comme médium et comme sujet à travers l’art de la performance.
Abramović est connue pour repousser les limites. De son corps, de son esprit, de ce que les gens attendent… Cela lui a valu, sans surprise, des expositions controversées à répétition. Par exemple, dans son exposition Rythme 0 (1973), elle est restée immobile dans une pièce pendant 6 heures avec 72 objets, allant d’une rose à des fouets, des pièges à souris et un pistolet chargé. Le public était invité à utiliser ces objets sur elle comme il le souhaitait… Elle en garde encore des cicatrices à ce jour.
Abramović a été l’une des premières artistes de performance à être acceptée par le monde des musées institutionnels. Au cours des 25 dernières années, d’importantes expositions personnelles ont eu lieu à travers l’Europe et l’Amérique et des rétrospectives majeures ont été organisées en son honneur. De plus, en 2023, Abramović sera la première artiste féminine à organiser une exposition solo majeure dans les galeries principales de la Royal Academy of Arts de Londres.
En particulier au début de sa carrière, le travail d’Abramović a été rejeté comme étant exhibitionniste et masochiste. Ces dernières années, elle a également fait l’objet de théories du complot, une communauté en ligne étant convaincue qu’elle est, soit une sataniste cannibale, soit, parce qu’elle est membre de l'< élite libérale >, qu’elle fait partie d’un réseau pédophile mondial. Elle a même reçu des menaces de mort en conséquence.
En 2010, le MoMA a organisé une rétrospective de l’œuvre d’Abramović, The Artist is Present. Elle y a présenté sa pièce éponyme, dans laquelle elle s’asseyait tranquillement et les visiteurs du musée s’asseyaient à tour de rôle en face d’elle tandis qu’elle les regardait en retour. Cette œuvre a non seulement attiré un nombre record de 850 000 visiteurs pendant les trois mois qu’a duré l’exposition, mais elle a également projeté l’artiste dans le monde entier. Depuis lors, elle a collaboré avec Jay Z, Lady Gaga et James Franco.
Entre 1976 et 1988, Abramovic a collaboré avec Ulay, un autre artiste de la performance. Au cours de cette période, ils ont réalisé ensemble diverses pièces provocantes et surprenantes. Par exemple, pendant 17 heures, ils se sont assis dos à dos sans bouger, les cheveux attachés ensemble. À une autre occasion, ils ont crié dans la bouche ouverte de l’autre jusqu’à ce qu’ils soient enroués. Il n’est donc pas surprenant que le couple soit devenu célèbre pour son rejet des conventions…
L’artiste a abordé ce sujet à intervalles réguliers tout au long de sa carrière. Un exemple notable en est son œuvre collaborative Imponderabilia (1977), dans laquelle Ulay et elle se tenaient nus face à face dans l’entrée étroite d’un musée. Ce faisant, ils obligeaient les visiteurs à se glisser entre eux et à choisir lequel des deux devait faire face, remettant ainsi en question la question du genre.
En général, dans le monde de la performance, les œuvres n’ont pas de vie au-delà de leur mise en scène originale. À plusieurs reprises au cours de sa carrière, Abramovic a tenté de contrer ce phénomène. Par exemple, dans ses Seven Easy Pieces, elle a rejoué une série de « reperformances » d’œuvres phares. Elle enseigne également ses principes par le biais d’ateliers et de ses organisations dans le but d’immortaliser son travail.
Son art corporel est centré sur sa spiritualité, sa quête d’exploration de son corps en tant que site de spiritualité. Au-delà de son art, elle s’intéresse également à la méditation, au chamanisme, aux cristaux, aux voyants, aux signes astrologiques et elle possède même une cabane dans les bois, aménagée avec seulement un cristal, un lit et une chaise.
Elle est connue pour avoir déclaré : « Je ne fais pas de l’art pour l’argent, je fais de l’art parce que je crois en l’art ». Malgré ces affirmations, ses motivations s’éloignent clairement du sensationnel. En poussant son corps et son esprit à la limite, elle s’efforce de prouver que les humains sont plus libres qu’ils ne le pensent. Provoquer pour le plaisir de provoquer ne semble pas être à l’ordre du jour de ce maître de la performance.
Le monde de l’art performance s’est métamorphosé depuis l’entrée en scène de Marina Abramovic. Ses explorations spirituelles, ses ruminations sur le corps, ses remises en question du genre et de la société… Reste à savoir ce que cette artiste de premier plan va encore nous offrir !
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