
10 choses à savoir sur Fernand Léger
Artsper vous invite aujourd’hui à en apprendre plus sur Fernand Léger et sur ses œuvres. Venez découvrir l’homme qui se cache derrière ces peintures modernes et engagées. Vous pourriez être surpris.

Moments clés de la vie de Fernand Léger
- 1881 : Il est né en Normandie, France
- 1900 : il s’installe à Paris pour travailler comme dessinateur d’architecture, puis comme retoucheur de photographies
- 1903 : Il s’inscrit à l’école des Arts décoratifs de Paris
- 1907 : Il visite une rétrospective de l’œuvre de Paul Cézanne qui l’influence profondément
- 1908 : Il loue un atelier dans une colonie d’artistes à Montparnasse
- 1914-17 : Il combat comme ingénieur militaire pendant la Première Guerre mondiale, et est libéré après une blessure en 1917
- 1921 : Il réalise Trois femmes, considéré comme l’un de ses chefs-d’œuvre
- Milieu des années 1920 : Il est associé au mouvement artistique puriste
- 1926 : Il réalise Ballet Mécanique, un film non narratif, en collaboration avec Man Ray et Dudley Murphy
- 1945 : Il adhère au Parti communiste français
- 1955 : Il meurt
#1 Il a côtoyé Paul Cézanne, Georges Braque, Pablo Picasso, Robert Delaunay et Marc Chagall

Originaire d’ Argentan (Orne), Ferdinand Léger s’installe à Paris à l’âge de 19 ans. Doué pour le dessin, il fréquente premièrement l’École des Arts décoratifs et l’Académie Julian, puis il s’installe en 1907 à la Ruche (bâtiment parisien, composé d’ateliers destinés aux artistes). Là-bas, il rencontre de nombreux peintres tels que Braque et Picasso, qui influenceront son travail de différentes manières. Plus particulièrement, il se lie d’amitié avec Robert Delaunay, Marc Chagall et Blaise Cendrars.
#2 Fernand Léger continuait à dessiner dans les tranchées de 14-18

En 1914, il est mobilisé sur le Front. D’abord sapeur, puis brancardier, c’est dans les conditions extrêmes de la guerre qu’il poursuit son travail. « Il dessinait aux heures de repos, dans le gourbi et quelques fois dans les tranchées. Certains dessins gardent la trace de la pluie, d’autres sont déchirés, presque tous sont faits sur du gros papier d’emballage » témoigne l’écrivain russe Ilya Ehrenbourg (ami de Léger).
Malgré son horreur, la guerre inspira de superbes toiles à Léger. Rétrospectivement, il dira qu’il a été touché par « la richesse, la variété, l’humour, la perfection de certains types d’hommes… leur sens exact du réel utile, de sa valeur pratique, son application opportune au milieu de ce drame… ».
#3 Il a aussi fait du cinéma

Fernand Léger s’est essayé à de nouveaux médias, en particulier le cinéma. C’est le personnage de Charlie Chaplin qui est à l’origine de son intérêt pour le grand écran. En s’inspirant de la maladresse mécanique du clown moderne, il rédige en 1920 un scénario pour un dessin animé intitulé Charlot Cubiste. Celui-ci a pour but d’allier le meilleur du cinéma au meilleur de la peinture.
Ce scénario raconte les aventures d’un petit pantin en bois, représentation de Charlot qui s’éparpille en morceaux et se reconstitue au fil d’une journée agitée. Il se réveille, sort de son lit en rassemblant ses morceaux et, après avoir découvert des tableaux cubistes, se rend au Louvre. Là, la Joconde en tombe amoureuse, au point de fuir avec son cadre sous le bras pour le rejoindre. Mais, rejetée par ce chantre de la modernité, elle se consumera littéralement d’amour pour lui et sera enterrée en grandes pompes. Le projet restera inachevé, deux séquences seulement ayant été tournées. Mais en 1924, Léger publie son premier et unique film, Ballet Mécanique.
#4 Il était une figure forte du mouvement communiste à Paris

En 1945 Léger quitte les Etat-Unis où il s’était réfugié pour fuir la guerre. Il retourne en France et adhère au Parti Communiste Français, dont il restera membre jusqu’à sa mort. Il devient, avec Picasso (connu pour le Cubisme), l’un des artistes phares du Parti. Cela se ressent à travers sa peinture. Durant les années 50, sa série d’oeuvres Les Constructeurs, Les Campeurs et La Grande Parade, démontre un intérêt certain pour l’homme ordinaire; un ouvriers travaillant au sommet d’un immeuble, d’une grue, d’un poteau électrique. Afin que son travail soit visible par tous, Léger installe de façon temporaire plusieurs de ses toiles dans la cantine de l’usine Renault, près de Paris.
#5 Son art est qualifié de tubiste

Oui vous avez bien lu, « tubiste ». C’est ainsi que Louis Vauxcelles, critique d’art, a qualifié Nus dans la forêt en 1911. Le tubisme est un style dans lequel le corps humain et les éléments architecturaux sont représentés dans des formes en trois dimensions pour ressembler à des cylindres et des tubes volumineux.
A son époque, Fernand Léger demeure fidèle à la peinture alors que nombreux cubistes expérimentent de nouvelles techniques telles que les papiers collés. Il s’approprie les codes esthétiques du cubisme (géométrisation, modernité, palette restreinte), et créé ce style qu’il revendique proche du monde des machines.
#6 Il a travaillé 2 ans sur La Grande Parade.

Ce tableau, aussi monumental que célèbre a demandé à Léger deux ans de sa vie. La Grande Parade est une huile sur toile de trois mètres de haut sur quatre mètres de large.
« Je suis satisfait si dans un appartement mon tableau commande la pièce ; s’il s’impose à tous, gens et meubles. Il doit être le personnage le plus important. J’ai horreur de la peinture discrète. » déclare le peintre pour justifier des dimensions de l’oeuvre. Mais qu’a t’il voulu représenter ? Ouvriers, cyclistes ou acrobates, les personnages de Fernand Léger expriment leur confiance pour le monde dans lequel ils vivent. Ils aiment les villes modernes et leurs couleurs vives, les nouvelles machines qu’ils sont fiers de savoir maîtriser, mais aussi les loisirs et la campagne où ils peuvent s’échapper le dimanche. Ils nous transmettent leur optimisme et leur espoir dans l’avenir, grâce à un langage simple et accessible à tous : des formes nettes et bien délimitées, des couleurs franches qui parfois débordent des contours…
#7 « Il ne fut jamais un élève studieux »

C’est ce que disait sa mère. Son père est décédé alors que Fernand Léger n’avait que quatre ans. Sa mère, très pieuse et menant une existence tranquille est alors contrainte à l’élever seule. Son fils était son opposé. A l’école, Léger ne travaillait pas, il s’ennuyait et se faisait renvoyer régulièrement; avait pour habitude de dessiner des caricatures de ses professeurs qui amusaient beaucoup ses camarades de classes. Finalement, il entre comme apprenti chez un architecte d’Argentan.
#8 Léger voulait rendre l’art accessible à tous

Dans un soucis d’égalité et guidé par ses principes sociaux, Léger souhaitait rendre l’art accessible à tous. Or, pour apprécier l’art, « il faut une certaine culture, il faut une éducation, il faut du temps et tant que le peuple travaillera jusqu’à sept heures du soir, il n’y a rien à faire » écrit le peintre. Léger réclame donc des loisirs pour tous. Après la mise en place des congés payés en 1936, il suggère même d’ouvrir les musées le soir, en nocturne, pour que les gens puissent s’y rendre après le travail.Il revendique ses idées politiques et sociales à travers ses toiles et peint Les Loisirs en 1948. Avec cette oeuvre, il défend un art accessible au plus grand nombre ainsi que les loisirs populaires (vélo, cirque, plage, promenade à la campagne) et les congés payés.
#9 Il n’a jamais conduit ou utilisé de téléphone

Eh oui, malgré sa fascination pour la modernité et les machines, Fernand Léger n’a jamais conduit de voiture à l’instar de nombreux artiste à succès (comme Picabia). Alors que le téléphone se répand comme une traînée de poudre dans le monde entier, il ne communiquera que par courrier pneumatique jusqu’à la fin de sa vie.
Fernand Léger reste une énigme complexe. Majoritairement connu pour la modernité de ces oeuvres et de ses idées, il célèbre la machinerie, la vie urbaine, le progrès mais lorsque ces contemporains pratiquent des techniques plus novatrices comme le papier mâché, le collage, le ready-made ou la photographie, Léger, lui, s’accroche à la peinture à l’huile.
#10 En compétition avec Cézanne

La vie de Léger change en 1907, après la rétrospective Paul Cézanne. Il abandonne alors le style impressionniste et commence à travailler un style proche du cubisme. En 1909, il peint sa première toile cubiste, se rapproche des Frères Duchamp et du groupe de la Section d’Or (ou Groupe de Puteaux). Partagé entre inquiétude et admiration Léger défie Cézanne à travers de nombreuses toiles telles que La partie de cartes (1917) ou le Compotier sur la table (1909).
Expositions clés de Léger
- 1910 : Exposition au Salon d’Automne, Paris
- 1911 : Exposition au Salon des Indépendants, Paris
- 1912 : Expositions au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants.
- 1935 : Le Musée d’Art Moderne de New York expose ses œuvres.
- 1950 : Il expose Les Constructeurs dans la cafétéria de l’usine automobile Renault afin de la rendre accessible aux ouvriers.
- 1960 : Le musée Fernand Léger ouvre ses portes à Biot, en France.
- 2013 : Exposition de son œuvre au Philadelphia Museum of Art.

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