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Anri Sala au pavillon français de la Biennale de Venise
Artstyle 03 Juin 2013

Anri Sala au pavillon français de la Biennale de Venise

Cette année, l’Institut Français a pris l’audacieuse décision de présenter à la Biennale de Venise le travail d’Anri Sala, artiste d’origine albanaise diplômé des Arts-Déco et désormais installé à Paris. Exposé au Centre Pompidou l’année dernière, le vidéaste-plasticien de 39 ans expose à Venise une installation vidéo intitulée « Ravel, Ravel, Unravel » (en français « emmêler, emmêler, démmêler »). Le sujet ? Le corps-instrument à travers le « Concerto en ré pour main gauche » de Maurice Ravel…

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Né en 1974 à Tirana en Albanie, Anri Sala a pris très tôt la décision de devenir artiste. Il intègre le lycée artistique de Tirana à l’âge de 14 ans et rejoint l’École des Arts Décoratifs en 1996 à Paris par la suite. Passionné par la vidéo, cela devient très vite son médium de prédilection et il se fait connaître grâce à son film « Intervista ». On y découvre sa mère aux côtés du dictateur Enver Hoxha à l’occasion d’un congrès des Jeunesses Communistes en 1970. Le son étant absent de la vidéo, il fait appel à une école de sourds-muets pour déchiffrer les propos de sa mère. Dès lors, le lien entre le son, l’image et les personnages est une question présente dans l’ensemble de ses oeuvres.

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« The title suspended »

 L’installation inédite imaginée pour le Centre Pompidou en 2012 approfondit encore cette réflexion entre son et image. Conçue comme une symphonie, l’artiste plonge le spectateur dans un univers faits de photographies, d’objets et de quatre films récents. De Sarajevo, évoqué pendant le siège de 1992 à 1995 (1395 Days without Red, 2011), à Berlin avec le dôme géodésique de Buckminster Fuller (Answer Me, 2008), de Bordeaux avec une salle des fêtes désertée (Le Clash, 2010) au célèbre site de Tlatelolco à Mexico City (Tlatelolco Clash, 2011), le spectateur est traversé par les univers d’Anri Sala et y flotte dans un état d’irréalité. L’oeuvre « Title suspended », présente deux immenses gants en latex violet articulés. Ces gigantesques mains évoquent la vie et la mort à travers leurs mouvements et la perte de plusieurs doigts.

Cette année, Anri Sala a choisit de se pencher sur le corps-instrument à travers l’oeuvre vidéo « Ravel, ravel, Unravel ». Il explore l’univers du piano pour gaucher. La 1ère vidéo présentée montre la DJ Chloé assemblant du son. Les 2 vidéos suivantes confrontent 2 intéprétations du célèbre « Concerto en ré pour la main gauche » que Maurice Ravel avait composé pour Paul Wittgenstein qui avait perdu son bras droit pendant la guerre: les 2 intéprétations se frôlent, se heurtent, coexistent, correspondent. Cette oeuvre dégage une délicatesse, une fragilité ainsi qu’un manque propres à Anri Sala et qui font de lui un des plasticiens les plus émouvants de sa génération.

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« Ravel, ravel, Unravel »

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