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Black History Month: 10 artistes à connaître

Février est le Black History Month (Mois de l’Histoire des Noirs) en Amérique du Nord. C’est une période de reconnaissance – avant tout de l’importance de la diversité et la tolérance, mais aussi des réussites du peuple noir dans l’histoire des Etats-Unis. Ce mois-ci, nous avons l’opportunité de méditer sur l’expérience d’une communauté entière, sur son traumatisme passé et ses combats qui persistent encore aujourd’hui. En l’honneur du Black History Month, nous vous invitons à découvrir 10 artistes clés que vous devriez connaître.

1. Jean-Michel Basquiat

Jean-Michel Basquiat dans son studio en 1985
Jean-Michel Basquiat dans son studio en 1985

Basquiat est incontestablement l’un des artistes à connaître pour le Black History Month. Il a percé en tant qu’artiste métisse dans les années 1980, au sein d’un marché qui reproduisait un schéma d’élitisme catégoriquement blanc. Mélangeant de nombreux médiums et symboles, Basquiat s’inspire de tout: un livre d’anatomie, les rues de New York, la pop culture, la boxe… En conservant toujours une certaine préoccupation pour la mortalité, et le désir de représenter la condition noire. Mort d’une overdose à 27 ans, il entre dans la mythologie des jeunes artistes qui ont vécu pour leur art et repoussé les limites de l’avant-garde. Sa cote connaît alors une croissance sans précédent: entre 2000 et 2018, la valeur de ses oeuvres ont augmenté de près de 1 000%.

2. Chris Ofili

Chris Ofili, No Woman No Cry et The Holy Virgin Mary
Chris Ofili, No Woman No Cry et The Holy Virgin Mary

L’artiste britannique Chris Ofili est né en 1968. Il était l’un des Young British Artists, et a gagné le Turner Prize de 1998. Vous avez peut-être déjà entendu parler de lui, de par les matériaux controversés qu’il utilise dans son travail – notamment la bouse d’éléphant et des images découpées de magazines pornographiques. Les exemples les plus connus sont The Holy Virgin Mary et The Upper Room, tous deux créés avec des mottes de bouse d’éléphant préalablement traitées et enduites de résine, et placées sous la toile et sur la surface peinte. Ces deux oeuvres ont été le sujet de grandes controverses, même si Ofili a toujours été applaudi pour ses compositions audacieuses. Ses messages, ludiques mais complexes, interrogent la rencontre entre désir, identité et représentation.

3. Kara Walker

Portrait de Kara Walker devant l'une de ses oeuvres murales
Portrait de Kara Walker devant l’une de ses oeuvres murales

L’une des nombreuses femmes artistes à connaître pour le Black History Month: Kara Walker. Elle explore les horreurs de l’esclavage avant, pendant, et après la Guerre Civile. Elle est connue pour son utilisation de la silhouette, un élément très utilisé au 19ème siècle dans les portraits et les arts décoratifs. Son travail examine les thèmes de l’assujettissement, la dépravation, et le désir. En nous confrontant à l’inconfort de l’oppression, Walker nous provoque et nous rappelle un héritage américain toujours traumatisant aujourd’hui. Elle nous incite à être critiques sur notre rôle dans les attitudes injustes qui façonnent notre société.

4. David Hammons

David Hammons, African American Flag
David Hammons, African American Flag

Né en Illinois, formé en Californie, Hammons vit et travaille aujourd’hui à New York. Son travail reflète son engagement auprès des mouvements des droits civils et du Black Power. Etant inscrites dans l’art conceptuel, le pouvoir de ses oeuvres repose dans les allégories que Hammons leur insuffle. Un adepte des symboles, il inverse ses derniers et se les réapproprie de manière à créer une métaphore nouvelle. En effet, il affirme que “des choses scandaleusement magiques se produisent quand on bouscule un symbole.” Ces emblèmes peuvent être d’apparence insignifiante (tels que des cheveux ou des cigarettes) mais ayant un lien avec la culture noire, par exemple; ou ils peuvent être d’exceptionnelles icônes politiques, comme le drapeau américain.

5. Mark Bradford

Mark Bradford dans son studio © Jason Schmidt
Mark Bradford dans son studio © Jason Schmidt

Plusieurs préoccupations sociales s’entremêlent dans le travail de Bradford. Donnant seconde vie à des chutes de papier trouvées autour de son studio, cet artiste superpose les couches puis les déchire, leur ajoute des morceaux de fil de fer, de corde… Il crée des surfaces texturées qu’il vernis ensuite dans une résine synthétique. Même s’il affirme ne rien représenter volontairement, au sein du travail de Bradford réside une réflexion sur la condition noire et l’histoire afro-américaine. En tant qu’artiste noir et homosexuel, ses obstacles ne sont pas les mêmes qu’un autre. Cela n’empêche pas son succès: il a exposé à la Biennale de Venise et a battu des records de ventes aux enchères.

6. Lorna Simpson

Lorna Simpson, Untitled (2 necklines), 1989
Lorna Simpson, Untitled (2 necklines)

Simpson va à l’encontre des notions traditionnelles et restreintes du sexe, de l’identité, des races et de la mémoire. Elle explore surtout les conceptions de l’identité féminine noire. Née en 1960, elle connaît déjà un grand succès dans les années 1980 et 1990. En effet, en 1990, elle est la première femme Afro-américaine à exposer à la Biennale de Venise et la première à bénéficier d’un solo show au MoMa. Dans ses œuvres photo-texte, pour lesquelles elle est particulièrement connue, elle juxtapose des images décontextualisées avec des éléments textuels. Le résultat est un message hybride, unique, qui dérange les idéaux problématiques et fait appel à notre esprit critique.

7. El Anatsui

El Anatsui, Dusasa II, installation à la Biennale de Venise en 2007
El Anatsui, Dusasa II, installation à la Biennale de Venise en 2007

Né en 1944, El Anatsui est un artiste ghanéen. Il est connu mondialement pour ses majestueuses installations de capsules. Celles-ci comportent des milliers de pièces d’aluminium récupérées de stations de recyclage, et cousues ensemble avec du fil de cuivre. El Anatsui a toujours voulu créer un produit ayant un lien avec son identité en tant que natif et citoyen d’Afrique. Ses sculptures, véritables tapisseries de métal, tissent “des liens entre la consommation, la production de déchets, et l’environnement.” Son travail a été exposé partout dans le monde, démontrant que l’art africain n’est pas une catégorie fixe, mais un tissu en transformation constante.

8. Mickalene Thomas

Mickalene Thomas devant deux de ses oeuvres © Dana Scruggs
Mickalene Thomas devant deux de ses oeuvres © Dana Scruggs

Thomas est née au New Jersey et est diplômée de Yale University et du Pratt Institute. Elle est connue pour ses représentations puissantes et colorées de femmes noires. Son procédé commence généralement par une installation en studio dans laquelle une mannequin est mise en scène. Après avoir photographié la scène, Thomas la retravaille en collage, puis à l’acrylique, sur laquelle elle ajoute des strass. Elle puise ses références dans l’histoire de l’art et la pop culture (l’Olympia de Manet, par exemple), puis les réinterprète et les transforme en messages de pouvoir, de sexualité, et de beauté féminines. Thomas produit dans de nombreux médiums: photographie, collage, peinture, mais aussi film et installations. La demande pour son travail est en croissance constante. Elle est exposée à travers le monde et collabore avec des artistes connus et des marques de luxe.

9. Glenn Ligon

Glenn Ligon, Excerpt
Glenn Ligon, Excerpt

Un autre artiste avec une affinité pour les mots, Glenn Ligon utilise de nombreux médiums afin de créer des messages puissants, qui traitent la question d’identités raciale et sexuelle. Peinture, néons, film, photographie, gravure… n’ont plus de secret pour Ligon, qui explore sa propre expérience en tant qu’artiste noir homosexuel à travers son art. Son procédé créatif est souvent basé sur l’intertextualité, une technique qui consiste à construire un message à travers la mention d’un autre, souvent connu. Par exemple, il a utilisé des citations de personnalités historiques pour créer ses installations de néons. Inventeur du terme “Post-Blackness,” exposé par les plus grandes institutions artistiques du monde, Ligon est un des artistes noirs les plus importants du marché contemporain.

10. Carrie Mae Weems

Carrie Mae Weems, deux oeuvres de la série Kitchen Table Series
Carrie Mae Weems, deux oeuvres de la série Kitchen Table Series

C’est la dernière, mais certainement pas la moindre des artistes à connaître pour le Black History Month: Carrie Mae Weems. Née à Portland, elle utilise différents médiums mais est surtout connue pour ses photographies et ses installations mixtes. Particulièrement influente aux Etats-Unis, Weems commence à produire alors qu’elle est une jeune adulte, après qu’on lui ait offert un appareil photo. Elle devient rapidement apprécié. Son engagement auprès des questions de racisme et de genre est au coeur de son travail. Elle utilise la photographie (surtout en noir et blanc, qu’elle maîtrise mieux que quiconque) pour se réapproprier l’expérience noire et aborder des questions de propriété et d’espace. Dans une de ses séries, par exemple, elle réinterprète des photographies ethnographiques d’esclaves. Weems n’étudie pas juste des problèmes socio-politiques à travers son art – elle examine l’art intrinsèquement et le rôle qu’il a dans ces problèmes.




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