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Première oeuvre, dernière oeuvre de... Francis Bacon
La minute arty 09 Fév 2014

Première oeuvre, dernière oeuvre de... Francis Bacon

Un artiste mort présente l’intérêt incontestable d’avoir une dernière oeuvre plus facilement identifiable que nos deux précédents participants à cette rubrique (Christian Boltanski et Gerhard Richter). Cette semaine, Artsper analyse deux toiles du record man des enchères, Francis Bacon.

Avant de commencer à peindre, le peintre irlandais Francis Bacon voyage dans toute l’Europe, chassé de chez lui par son père homophobe. Ce n’est qu’en 1933 qu’il réalise sa première toile, Crucifixion. Il s’agit d’un petit format, acheté immédiatement par le collectionneur Sadler, qui avait commandé à l’artiste un portrait basé sur une radiographie de sa tête. Bacon joue avec l’idée de la radiographie en expérimentant les transparences de la peinture. Cette crucifixion évoque davantage une carcasse qu’un Christ en croix. Bien qu’il soit un artiste autodidacte, Bacon maîtrise parfaitement la technique de la peinture. Cette œuvre est différente des œuvres célèbres de Bacon : petit format, noir et blanc, pas de figure humaine… Et pourtant, toutes les obsessions de Bacon sont déjà là : la mort, la religion, la liquéfaction du corps…

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Francis Bacon – Crucifixion (1933) 60,5 x 47 cm, Londres

1989 : On diagnostique à Bacon un cancer du rein. Sa santé décline. Les années 80 sont néanmoins les années les plus prolixes de sa carrière, un aboutissement artistique presque christique.

Bacon, depuis 10 ans, tend à simplifier son langage pictural vers un essentiel immuable. Sa technique violente, brulante, sanglante et sombre se nuance. L’utilisation de peinture en spray lui permet de créer une surface  granuleuse, comme si une gaze recouvrait  la toile. Certains ont voulu y voir une métaphore d’une vision troublée, le voile de la maladie, que Bacon pressent. La palette change aussi. Les rouges acides, les oranges fluo font place à des tonalités de gris, de bleus et de blancs-crème. Apres avoir immortalisé ses amis artistes, Bacon se concentre sur sa propre figure, dans une composition apaisée.

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Study for a Self-Portrait, Triptych, 1985–86

L’oeuvre de Bacon, au seuil de sa mort annoncé par un alcoolisme destructeur, s’éloigne progressivement de la force tétanisante des toiles de jeunesses, pour une vision plus sereine, détachée des tourments qui hantaient l’artiste.

Dans ces dernières toiles, il y a surement un peu moins de Bacon, et un peu plus de recul.




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