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Le papier découpé selon Henri Matisse
La minute arty 08 Sep 2014

Le papier découpé selon Henri Matisse

Henri Matisse était un génie de la peinture et du dessin. Mais connaît-on bien ses collages ? La Tate Modern de Londres a décidé de consacrer une grande rétrospective au maître afin d’explorer une autre des ses (nombreuses) facettes.

Henri Matisse, Le Lagon, 1946 © Centre Pompidou
Henri Matisse, Le Lagon, 1946 © Centre Pompidou

Les découpages d’Henri Matisse: À l’origine

Les collages apparaissent tardivement et plutôt par hasard dans la vie de Matisse. La maladie le freine dans sa création, il ne bouge pratiquement plus de chez lui. Les médecins lui donnent six mois à vivre, mais pour lutter contre le cancer et malgré ses souffrances, Matisse enchaîne les créations depuis sa maison qu’il transforme progressivement en atelier. Très vite lui vient l’idée du découpage dans de grandes planches de papier. Moins physique, cette technique lui permet de rester assis tout en travaillant. Sans le savoir, Matisse avait inventé un nouveau médium.

L'atelier de Matisse © Succession H. Matisse
L’atelier de Matisse © Succession H. Matisse

Des premiers essais concluants

Finalement, Henri Matisse fait mentir les médecins et résiste bien longtemps à la maladie. Dans les années 1940, il est extrêmement prolixe et réalise des centaines de collage, parfois pour des commandes spécifiques (affiches, triptyques, œuvres murales, etc.), d’autre fois simplement pour lui-même. Le peintre est accompagné d’assistants qui l’aident dans la réalisation de ces collages qui atteignent parfois plusieurs mètres de longueur et de hauteur.

La première étape du travail consiste à peindre en couleurs vives de grandes planches de papier. Cette tâche est réalisée par un assistant ou Matisse lui-même. Ensuite, la deuxième étape, réservée au maître, se résume au découpage des formes dans ces papiers peints. Enfin, au moment de l’assemblage, Matisse fait des essais sur les murs de sa propre maison. Une poignée de punaises, un assistant sur un escabeau, Matisse assis au loin guidant les gestes de l’assistant et finalement plusieurs heures ou jours avant d’obtenir le résultat espéré.

Henri Matisse, Polynésie la mer, 1948 © Succession H. Matisse
Henri Matisse, Polynésie la mer, 1948 © Succession H. Matisse

Grâce à cette technique du papier découpé, Matisse retrouve la fluidité du pinceau avec de simples ciseaux. Sa maîtrise du découpage lui permet de contrôler à nouveau ses représentations picturales comme il le faisait dans ses plus jeunes années créatrices. Il retrouvera le jeu des lumières, des couleurs, des formes et en étonnera plus d’un par ses improvisations chromatiques.

Œuvres de papier découpé de Matisse, en exposition au MoMA © Ruth Fremson/The New York Times
Œuvres de papier découpé de Matisse, en exposition au MoMA © Ruth Fremson/The New York Times

Nous sommes à la fin de la vie de Matisse, pourtant ces œuvres sont pleines de vie. Les couleurs sont tranchantes, les formes dansantes ; on est séduits par la simplicité apparente du travail. Comme il aimait à le dire, Matisse a réussi la prouesse de « dessiner avec des ciseaux ».


Un mot de l’artiste lui-même…

« Le papier découpé me permet de dessiner dans la couleur. Il s’agit pour moi d’une simplification. Au lieu de dessiner le contour et d’y installer la couleur — l’un modifiant l’autre — je dessine directement dans la couleur, qui est  d’autant plus mesurée qu’elle n’est pas transposée. Cette simplification garantit une précision dans la réunion des deux moyens qui ne font plus qu’un. » Henri Matisse

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