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10 femmes artistes de moins de 40 ans qui font bouger le monde de l'art
Inspirez-vous 08 Mar 2019

10 femmes artistes de moins de 40 ans qui font bouger le monde de l'art

Artistes Femmes

De gauche à droite : Mary Cassatt “Young Women Picking Fruit”, Georgia O’Keefe “Red Snapdragons” and Frida Kahlo “Self Portrait with a Monkey” – Trois des plus grandes artistes feminines de l’histoire de l’art.

Les statistiques à propos des femmes dans l’art sont souvent décourageantes. On estime par exemple que seulement 5 % des œuvres des collections permanentes ont été réalisées par des femmes. Heureusement, les choses évoluent et des femmes artistes telles que Frida Hahlo, Yayoi Kusama ou Marina Abramovic sont aussi célèbres que leurs comparses masculins. L’avenir semble être dans de bonnes mains : de jeunes femmes sont également sur le devant de la scène artistique contemporaine. Leurs œuvres sont exposées dans de prestigieux musées internationaux tels que le Whitney Museum ou le Palais de Tokyo. Découvrez des artistes femmes nouvellement établies ou émergentes qui bouleversent l’industrie de l’art, trop longtemps dominée par les hommes.

1. Camille Henrot

Days Are Dogs - Palais de Tokyo (2016)
Days Are Dogs – Palais de Tokyo (2016)

La première des artistes femmes à connaître est Camille Henrot. Née à Paris et vivant actuellement à New York, c’est l’une des artistes contemporaines dont on entend le plus parler. Après avoir représenté la France à la Biennale de Venise en 2013 et gagné le Lion d’argent du meilleur jeune artiste grâce à son œuvre Grosse fatigue, elle a exposé dans les plus prestigieux musées ou galeries. En 2017 le Palais de Tokyo lui a donné carte blanche pour créer son exposition Days are Dogs. En utilisant les 6000m2 du musée, Camille Henrot a exploré la notion arbitraire de « semaine », une invention humaine qui définit nos habitudes, sentiments, actions et sensations. Chaque pièce était dédiée à un jour en particulier et l’artiste a ainsi examiné notre réponse psychologique face à chacun d’entre eux. Par exemple, nous connaissons l’angoisse du lundi matin, l’excitation et la hâte du vendredi soir …

2. Njideka Akunyili Crosby

Njideka Akunyili Crosby collage
Njideka Akunyili Crosby devant une de ses oeuvres

Née en 1983 au Nigeria, Njideka Akunyili Crosby a quitté son pays natal à l’âge de 16 ans pour commencer une nouvelle vie avec sa famille aux États-Unis. Elle explique que ses expériences de jeunesse ont été rythmées par le challenge de vivre entre deux cultures. Ce sentiment d’être divisée est une problématique de plus en plus récurrente dans notre monde globalisé. Par conséquent, son héritage ethnique et son expérience en tant qu’immigrante de couleur aux États-Unis alimentent son travail artistique. Par exemple, elle aime travailler avec des éléments de sa culture d’origine, comme le wax (un type de tissu souvent utilisé pour les vêtements en Afrique) pour créer des scènes inspirées par la culture américaine et occidentale. Comme elle le décrit, « je réconcilie les terrains culturels entre mon pays d’adoption, l’Amérique, et mon pays d’origine, le Nigeria, en créant des collages et des photos-transfert qui exposent les défis de ces deux mondes ». Njideka Akunyili Crosby est l’une des artistes femmes à connaitre.

3. Genesis Belanger

Genesis Bellanger, installation Body So Delicious, 2019

L’artiste américaine Genesis Belanger utilise la sculpture en céramique, en grès ou en porcelaine pour reproduire des objets de tous les jours, des cigarettes aux sodas en passant par des fruits. Elle dénonce les clichés féminins en créant et déformants des objets associés aux femmes : talons hauts, rouge à lèvres, mains manucurées … À travers son travail, elle dénonce l’hégémonie de la publicité. Elle démontre à quel point elle nous pousse à vouloir des choses dont nous n’avons pas besoin. Créer des objets absurdes est pour l’artiste un moyen efficace pour engager le dialogue sur l’incohérence du monde dans lequel nous vivons. Oscillant entre surréalisme, Pop Art et hyperréalisme, Genesis Bélanger explore, toujours avec humour, l’univers de la psychologie associée à la société de consommation.

4. Laure Prouvost

Laure Prouvost Ring, sing and drink for trespassing Palais de Tokyo
Ring, sing and drink for trespassing – Palais de Tokyo (Paris, 2018)

Née en France, Laure Prouvost s’installe à Londres pour étudier les arts visuels au Central Saint Martins puis au Goldsmith College. Elle étudie notamment les possibilités de travailler avec la vidéographie. Prouvost fut la première artiste française à remporter le prix Turner en 2013, pour son installation Wantee. Il s’agit de l’une des plus hautes distinctions de l’art contemporain. Prouvost a également été choisie pour représenter la France à la Biennale de Venise en 2019. L’artiste s’impose donc en tant que grande artiste de la scène française après avoir été exposée dans des institutions prestigieuses comme le Palais de Tokyo. Le musée, comme pour Camille Henrot, lui a accordé carte blanche. Laure Prouvost a créé une installation immersive où sculptures, films, peintures et objets se rencontraient dans un dialogue intrigant. Intitulée Ring, Sing and Drink for Trespassing, ce néo-jardin d’Eden nous encourageait à nous éloigner des sentiers battus et à aller au-delà de nos limites.




5. Helen Marten

Helen Marten Plank Salad exhibition
Helen Marten lors de son exposition Plank Salad

À seulement 34 ans, l’artiste britannique Helen Marten a déjà conquis le monde de l’art. Représentée par la prestigieuse Sadie Coles Gallery et lauréate du prix Turner, elle associe des objets trouvés à ses propres créations. Elle travaille différents médiums tels que la vidéo, la sculpture, ou l’installation. L’artiste affirme que son exposition Planck Salad à la Chisenhale Gallery est guidée par la question « qu’arrive-t-il à l’image quand la substance suit un régime alimentaire ? ». Divers objets de consommation, tels que des gobelets Starbucks ou des beignets, ont été combinés avec les silhouettes surréalistes de meubles ou sculptures.

6. Baseera Khan

Baseera Khan escaladant un mur lors de sa performance Braidrage
Baseera Khan escaladant un mur lors de sa performance Braidrage

Baseera Khan est une artiste conceptuelle basée à New York. En tant que musulmane queer vivant aux États-Unis, elle étudie le féminisme intersectionnel. À travers diverses performances et installations, elle associe consumérisme et spiritualité pour « visualiser les modèles et les répétitions de l’exil façonnés par les changements économiques, sociaux et politiques dans les environnements locaux et mondiaux, avec des intérêts particuliers dans les processus de décolonisation ». Elle a présenté sa première exposition personnelle ‘iamuslima » en 2017, à l’espace Participant Inc. et a réalisé des performances au Whitney Museum et au Queens Museum. Braidrage est l’une de ses performances les plus innovantes. Elle met en scène l’artiste, grimpant à un mur d’escalade à l’aide de cordes faites de cheveux tressés. Le mur comprend 99 cales qui sont toutes des moulages provenant de différentes parties du corps de l’artiste. Par cette performance, elle condamne la pression exercée par les sociétés capitalistes sur le corps des femmes.

7. Sondra Perry

Sondra Perry, Typhoon Coming On, 2018
Sondra Perry, Typhoon Coming On, 2018

Sondra Perry est une artiste américaine pluri-disciplinaire. Elle travaille la vidéo, le numérique et la performance. Elle crée des environnements immersifs qui explorent la condition des communautés noires américaines, la technologie et l’identité. Sa première exposition en Europe, Typhoon Coming On à la Serpentine Gallery associait des images numériques et des paysages sonores. Son avatar 3D nous questionnait aussi sur la culture de l’efficience. L’artiste aborde également les questions de féminité et d’héritage afro-américain, en partant de sa propre expérience. Perry explique qu’elle s’intéresse à « en quoi le fait d’être noir m’impacte et m’influence; j’utilise la technologie pour combattre l’oppression de toute la diaspora. La noirceur est agile ».

8. Sara Cwynar

Sara Cwynar dans son studio
Sara Cwynar dans son studio

Née en 1985 au Canada, l’artiste Sara Gwynar, basée à Brooklyn, retravaille et reconstruit des images existantes. Elle propose des réflexions sur la nostalgie, le kitsch, la consommation et la place des photographies dans notre société. En utilisant le collage et la juxtaposition d’images, elle révèle comment la stratégie visuelle s’infiltre dans notre conscience. L’artiste s’efforce d’explorer l’impact de l’image sur notre perception du monde. Son travail est présent dans les collections permanentes du Dallas Museum of Art, du FOAM  à Amsterdam, de la MoMA Library à New York, de la Soho house de Toronto, ou du Moma PS1 à New York. Sara Gwynar fait véritablement partie des artistes femmes montantes.

9. Lucia Hierro

Lucia Hierro in her exhibition Mercado
Lucia Hierro avec une oeuvre de sa série Mercado

L’artiste américaine dominicaine Lucia Hierro travaille sur la relation entre langages, goût et culture. Elle utilise un large éventail de techniques, notamment le numérique, le collage, et la construction. Par exemple, elle brouille la frontière entre sculpture et photographie avec sa série Mercado. L’artiste affirme que les médiums artistiques devraient pouvoir interagir les uns avec les autres. Elle joue avec les symboles de la pop culture pour s’attaquer aux notions d’exclusion et de privilège. En tant qu’immigrante vivant aux États-Unis, elle utilise ses propres expériences pour mettre l’accent sur l’importance de la multiplicité culturelle.

10. Rachel Rossin

Rachel Rossin avec un casque VR pour son exposition Peak Performance
Rachel Rossin avec un casque VR pour son exposition Peak Performance

Ces dernières années, Rachel Rossin une artiste multimédia devenue une pionnière de l’art dans le domaine de la réalité virtuelle. Née en Floride et maintenant basée à New York, c’est une programmeuse autodidacte. Elle crée des collages algorithmiques ou, comme elle les appelle des « mondes souterrains dantesques ». Munis d’un casque Oculus, les spectateurs bénéficient d’une expérience immersive sans pareil. L’artiste travaille autour de la notion de corps, qui devient une entité numérique ambigüe grâce à la réalité virtuelle. Parallèlement à ses installations, elle crée des peintures abstraites. Celles-ci, utilisées comme sources d’inspiration par l’artiste, rejaillissent dans l’expérience de la réalité virtuelle et des collages numériques.

Maintenant vous connaissez quelques des artistes femmes majeures de la scène artistique contemporaine.