
YIA : YOUNG INTERNATIONAL ARTIST, RENCONTRE AVEC ROMAIN TICHIT
65 galeries internationales vont se regrouper derrière les vitres enchâssées aux poutrelles vertes du Carreau du Temple pour la troisième fois, perpétuant cette relation du salon aux architectures industrielles.
YIA, pour Young International Artists, 7ème édition.
Expositions d’œuvres d’art, cycles de performances et de danses, projections de courts et moyens métrages, talks et rencontres privilégiées entre curieux, artistes et professionnels de l’art, la YIA Art Fair propose une ouverture sur l’art contemporain qui varie les points de vue et se poursuit Hors-Les-Murs dans un ensemble de Musées comme Les Archives Nationales, Le Musée Picasso, Le Centre Georges Pompidou, La Maison Européenne de la Photographie, ou bien encore le Musée National des Arts et Métiers (cliquez ICI pour en savoir plus) avec une programmation d’une dizaine d’évènements parsemés dans le Marais.
Rencontre avec Romain Tichit, Fondateur et Président de LFDAC – La Française Des Arts Contemporains ; société organisatrice du salon international d’art contemporain YIA Art Fair.
Vous avez lancé le YIA Art Fair à la Cartonnerie, avec 15 galeries exposées. Aujourd’hui, 65 le sont.
Êtes-vous parvenus à conserver l’esprit original tout en développant le salon?
R.T : Les trois premières années, nous avons réussi à garder le concept initial basé sur l’exposition d’artistes représentés par des galeristes dans des lieux industriels comme la Cartonnerie, Le Bastille Design Center, Le Loft Sévigné, L’espace Morin, l’espace Commines ou bien encore la Galerie Joseph rue de Turenne.
Aujourd’hui et depuis trois années consécutives, nous avons la chance d’occuper les 2.000m2 de la Halle du Carreau du Temple. Nous avons scindé l’espace avec des cloisons comme on peut en voir dans les foires et les salons traditionnels. Cependant, nous ne manquons pas chaque année d’imaginer une scénarisation ouverte de l’espace, permettant le dialogue entre les œuvres, les artistes et les galeries présentes, ainsi que l’ensemble des invités.
Le maître mot du YIA Art Fair est toujours la découverte, notamment des œuvres d’artistes émergents contemporains que nous exposons aux mêmes dates que la FIAC de Paris. Tandis que vous étiez encore publicitaire, vous ouvriez déjà des galeries dans Paris, animé par cette volonté de faire émerger de nouvelles figures sur la scène artistique.
Le YIA vous permet-il de poursuivre cet objectif, avec des moyens qu’on imagine amplifiés?
R.T : Aujourd’hui, le YIA Art Fair peut être identifié comme un salon, un salon comme on peut en imaginer partout dans le monde.
Maintenant et derrière la scène, il existe une agence de communication (LFDAC – La Française des arts contemporains) que j’ai eu plaisir à fonder en 2012. Ainsi, je profite de mon expérience passée en agence de publicité pour mener à travers le montage du YIA, une vraie campagne de promotion des artistes et du projet en lui-même ; aussi son développement à l’international.
L’artiste passerait devant le galeriste au YIA, notamment d’un point de vue spatial, par la préférence d’une organisation des stands en « L » plutôt qu’en « U ». Vous confiez déjà en 2015 lors de l’émission Coupe-File, que le développement du salon l’a orienté sur “un format un peu plus classique”
Cette volonté de promouvoir l’artiste tout d’abord pourra-t-elle survivre à l’expansion du salon ?
R.T : On en revient à la question précédente. Il est certain que le choix des espaces d’exposition demande à chaque fois que nous nous renouvelions.
Au Carreau du Temple, nous avons eu la volonté d’une scénarisation ouverte permettant le rayonnement des artistes présents, mais aussi le dialogue entre les galeries participantes et les différents collectionneurs, Institutions ou curieux invités pour l’événement.
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Dans le dossier de presse du salon il est écrit : « La YIA Art Fair est soucieuse de resserrer les liens entre les différentes sphères et acteurs de l’art ».
Pourriez-vous nous expliquer par quelles démarches et actions ce projet se traduit-il?
R.T : Cette année et pour la première fois, nous avons décidé de mettre en place un premier comité constitué de commissaires d’exposition. Chacun de ces commissaires est d’un commissariat alliant l’ensemble des champs de l’art contemporain (arts appliqués, performances, danses, vidéos, talks & discussions) dans l’ensemble de nos Institutions partenaires. Aussi, nous l’avons doublé d’un deuxième comité cette fois-ci constitué de collectionneurs, professionnels de l’art et journalistes.
Notre idée est ainsi de confronter l’ensemble des intervenants et des médiums pour permettre une édition riche de sens et de propositions ; au Carreau du Temple dans la Halle, mais aussi dans l’auditorium et dans les Hors-Les-Murs.
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Octobre est particulièrement propice à la promotion de la scène artistique à Paris.
Quel est d’après vous le premier enjeu auquel doive se consacrer un directeur de salon d’art contemporain? Avez-vous une responsabilité sur la scène artistique?
R.T : A mon sens, le premier enjeu pour un directeur de foire est d’asseoir son salon face à un univers international concurrentiel. Aussi, assurer année après année une proposition artistique pertinente et de qualité permettant à ses publics la découverte d’artistes intéressants (reconnus ou émergents).
Avoir une responsabilité sur la scène artistique est un bien grand mot ; à savoir, comment la définir ?
Maintenant est comme dans chaque entreprise ; le rôle d’un dirigeant est d’assurer la rentabilité de sa structure, son développement et aussi une satisfaction clients. J’essaie au mieux de mener de front l’ensemble de ces enjeux pour peut-être développer le YIA à l’étranger dans les années futures et convaincre un grand nombre de nouvelles galeries de nous accompagner.
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La notoriété de la FIAC est forte, notamment auprès du grand public, à tel point qu’on parle de salons « satellitaires » ou “off” pour les salons d’art se tenant aux mêmes dates.
Quel serait l’ADN de YIA Art Fair? Qu’est-ce qui fait de YIA Art Fair un salon d’Art Contemporain et non pas un salon d’Art Contemporain « de plus »?
R.T : Dès 2010 et pour notre première édition, nous avions uniquement des galeries participantes à la FIAC. L’idée de départ était le soutien à la scène émergente suite à l’exposition Dynastie organisée au Palais de Tokyo ainsi qu’au Musée d’art moderne. De fait, se dire « off » est un grand mot. Bien évidemment et par chance nous jouons de la notoriété de la FIAC qui participe à l’aura de Paris en cette semaine de l’art contemporain.
Le YIA existe depuis maintenant 7 ans et nous avons vraiment depuis sa création de très bons retours des publics et des collectionneurs de plus en plus fidèles chaque année.
Aussi, le YIA peut revendiquer chaque année une identité propre ainsi qu’un discours identitaire lisible et différenciant. De fait, le YIA Art Fair, n’est pas un salon contemporain dit « de plus » mais un salon aujourd’hui ancré en France et à l’international ; apportant un vrai soutien à la scène contemporaine émergente ; française ou international. L’ADN du YIA Art Fair reste dans ses initiales ; YIA pour Young International Artists.
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Vous parlez d’artistes « émergents » que vous tentez de faire connaître sur la scène artistique.
N’y a-t-il pas de jeunes artistes n’arrivant pas à percer qu’il faudrait aller chercher (c’est-à-dire qui n’ont pas encore réussi à atteindre des galeristes)?
R.T : Par émergences, nous n’entendons pas le jeunisme. L’émergence reste à mon sens la découverte d’artistes jeunes mais aussi d’artistes plus âgés, mais surtout nouveaux ou à redécouvrir dans leur pratique artistique.
Par définition, le YIA Art Fair est destiné aux galeries. Maintenant et comme chaque année, nous avons plaisir à exposer des artistes non-représentés. Cette année encore, nos publics se feront la joie de les découvrir dans les allées du Carreau du Temple, sur les coursives mais aussi dans le cadre de nos expositions Hors-Les-Murs.
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En deçà des artistes émergents dont on peut parler, y a-t-il d’autres acteurs de la scène artistique émergente que vous pourriez soutenir?
Dans un premier temps, notre mission est le soutien aux artistes. Mais par choix, nous aimons soutenir l’ensemble des acteurs du monde de l’art, des fondations et associations à but non lucratif. Cette année l’accent est donné à l’art thérapie avec un soutien à la fondation The Red Pencil Singapour. Sur chaque entrée, un euro sera reversé pour la mise en place de projets à destination des enfants dans certains pays à travers le monde où l’association est présente.
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Comment s’illustre aujourd’hui cet engagement à promouvoir la jeune scène artistique?
La meilleur illustration reste je le pense, notre force à exister et ainsi pérenniser chaque année nos acquis et nos actions en faveur de la jeune scène. Cette année encore, notre équipe a déployé tout son énergie pour rayonner à Paris en cette semaine de la FIAC et de l’art contemporain.
Le Mot De La Fin
La YIA est un vrai vecteur d’intégration, de création et de vivre ensemble. Du 20 au 23 octobre, j’aimerai retrouver un grand nombre de curieux, de personnes qui viennent vivre cette semaine merveilleuse à la Halle du Carreau du Temple, et démontrer encore une fois par notre programmation (65 galeries à découvrir, et de nombreux projets non-profits), la pertinence de cette scène d’exception.
Découvrez les galeries Arielle D’Hauterive et Bernard Vidal – Nathalie Bertoux Art Contemporain, exposant à YIA Art Fair
Galerie Arielle D’Hauterives
La Galerie Arielle D’Hauterives propose sur Artsper les œuvres des artistes Magali Lambert, Mélanie Peduzzi, Hipolythée, Emilie Danchin, B2Fays (Béatrice de Fays), Magali Lambert, Ruta Jusionyte, Emilie Danchin, Nuria Della Rosa, Baiba Osite, Inese Margevica, Nete Yde Olsen, Irène Philips, Marlène Chombart, Pascale Lander, Anne de Harlez, Hélène Goddyn, Mireille Roobaert, Yuko Nakaya, Sibylle Baltzer, Vida Mehri, Sibylle Baltzer et Oxana Taran
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Vincent Hawkins, Untitled — Galerie Bernard Vidal – Nathalie Bertoux Art Contemporain
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À propos d’Artsper
Fondée en 2013, Artsper est une marketplace en ligne d’art contemporain. En partenariat avec 1 800 galeries d’art professionnelles autour du monde, elle rend accessible à tous la découverte et l’acquisition d’œuvres d’art.
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