PASCALE CAYLA : GUEST CURATOR SUR ARTSPER

A l’occasion de sa sélection sur notre plateforme, Artsper a rencontré Pascale Cayla, fondatrice de l’agence pour l’art contemporain L’Art en Direct, et lui a posé ses questions.

1)Artsper: Pourquoi avez vous ressenti le besoin d’ouvrir la Vitrine Am? Pouvez-vous nous en expliquer le fonctionnement?

Pascale Cayla: La Vitrine Am est un prolongement naturel de notre agence d’art contemporain l’Art en direct et de sa conception de l’art comme outil de communication pour les entreprises. La vitrine am est un espace d’exposition dédié aux relations passionnantes et multiples qu’entretiennent l’art et les marques. Au bout de 20 ans d’expérience, l’envie est venue de laisser une trace et de faire partager notre expérience. Nous avons pu constater par ailleurs que la France reste à la traine par rapport au reste du monde. Partout, les marques peuvent s’exprimer via l’art ou les artistes peuvent mettre en avant les relations qu’ils ont avec l’art. La Vitrine Am a pour but de rétablir cet équilibre. 

2) A: Qu’est ce que l’art peut apporter à l’entreprise de nos jours ?

P.C: L’art en entreprise doit permettre de favoriser l’innovation, de développer des visions fortes et d’enrichir l’imaginaire de ses collaborateurs. Le mécénat représente également une mission citoyenne, un acte responsable. 

3) A: Les entreprises sont-elles devenues les nouveaux mécènes ? Quelles formes prennent alors ce mécénat d’entreprise ?

P.C: Les entreprises ne se sont pas encore substituées aux mécènes particuliers. Il n’y a pas de mécénat type et toutes les entreprises, peu importe leurs tailles, leur domaine d’activité, peuvent être mécènes afin de raconter un imaginaire, de développer un rapport fort avec un artiste et de soutenir la création artistique.

4) A: Quels sont les prochains projets de votre agence et de votre espace d’exposition ?

P.C: Actuellement l’exposition Zeus se concentre sur les relations non-autorisées entre l’artiste et les marques. L’exposition RETROVIZEVRS questionne un nouvel aspect de la relation entre l’art et les marques. Entre amour et haine, les marques n’ont-elles pas besoin de l’artiste pour les confronter, les déstabiliser et leur permettre parfois de se renouveler ? A l’inverse, les marques peuvent-elles être un moteur de création pour l’artiste ? Nous préparons déjà la prochaine exposition qui se tiendra pendant la FIAC autour de l’oeuvre de Robert Filliou. Vous en saurez plus dans les mois à venir… 

5) A: Une découverte artistique récente qui vous a touché ?

P.C: Pour moi la découverte de l’année, c’est le travail d’Oliver Beer, un jeune artiste britannique qui travaille sur les rapports entre le son et l’architecture, la mémoire des lieux. Représenté par la galerie Thaddeus Ropac. Un artiste sur lequel il faudra compter dans les années à venir !

6) A: L’événement culturel que vous attendez le plus en 2014 ?

P.C: Sans aucun doute, l’exposition de Marcel Duchamp au Centre Pompidou (ndlr : l’exposition débute fin septembre 2014)

7) A: Que pensez du projet Artsper ?

P.C: Il s’agit d’une formidable opportunité pour le grand public, qui n’ose pas toujours franchir le seuil des galeries, d’accéder à l’art contemporain et de se plonger dans une source de créativité infinie. Il s’agit également d’une unique opportunité pour les artistes, pour les galeries de toucher un public plus large grâce à de nouveaux canaux. C’est un accès fantastique à la culture .